La Gaspésie: « Septième Ciel des Saumoniers »

     Pays aux plus belles rivières du monde, la Gaspésie comble les milliers d'adeptes de la pêche du saumon. L'auteur nous entretient des rivières les plus accessibles et les plus intéressantes de la péninsule.

     La Gaspésie! Le seul fait de mentionner ce nom fait rêver les citoyens des centres urbains du Québec, eux qui sont obligés de vivre dans un environnement d'asphalte, de béton, d'acier et de verre, avec tout ce que cela comporte de pollution, de bruit, de stress.

La Gaspésie: « Septième Ciel des Saumoniers »
     La Gaspésie! Pour des millions de Québécois des centres urbains, c'est un « pays différent » dans la province: les grands espaces, les montagnes, la mer, les vallées, les forêts. Un contexte bien différent, en effet, de la rue Sainte-Catherine de Montréal, de la rue Saint-Jean de Québec, du boulevard des Forges de Trois-Rivières, de la rue King de Sherbrooke, de la rue Racine de Chicoutimi... Voilà pourquoi, depuis plus d'un demi-siècle, les Québécois habitant les centres urbains sont attirés par le « tour de la Gaspésie », au même titre qu'ils le sont par un voyage dans les Rocheuses de l'ouest canadien.

     La Gaspésie! Pour des milliers d'adeptes de la pêche à la ligne et de la chasse, ce sont les ruisseaux et les rivières aux eaux cristallines, les forêts habitées par l'orignal, le chevreuil et l'ours.

     Mais, la Gaspésie, dans l'esprit de dizaines de milliers d'adeptes de la pêche à la mouche, c'est le « septième ciel » pour la pratique de leur activité de plein air favorite. Car, la Gaspésie est synonyme de pêche du saumon anadrome de l'Atlantique (Salmo salar). Les saumoniers savent qu'ils trouveront là deux douzaines de rivières fréquentées par Salmo salar, elles sont parmi les plus belles du monde, parmi les plus productives, parmi les plus accessibles.

     Aujourd'hui, nous ferons un rapide « tour de la Gaspésie » en fonction de la pêche du saumon, nous arrêtant pêcher dans environ la moitié de ces rivières à saumons de la péninsule (les plus accessibles et les plus intéressantes). Nous irons d'ouest en est, en passant d'abord par Gaspé-Nord, pour revenir vers le point de départ en contournant la péninsule par le sud. Vous me suivez? C'est parti!

La Ouelle

     Dès le début de ce périple sur la rive sud du Saint-Laurent, vous rencontrerez une première rivière à saumons à une centaine de milles à l'est de Québec seulement! La rivière Ouelle, qui coule sur une distance d'environ 45 milles entre Sainte-Perpétue (Montmagny-L'lslet) et Rivière-Ouelle (Kamouraska), est d'une beauté à vous couper le souffle.

     Saviez-vous que vous pouvez y pêcher gratuitement? Depuis le début des années 1980, la Société d'aménagement et de développement de la rivière Ouelle (Sadro) s'est attelée à la tâche d'aménager les berges de la rivière, pour la rendre accessible, après avoir conclu des ententes avec les propriétaires riverains. Vous n'aurez qu'un péage minime à débourser pour passer sur certains terrains privés et pour accéder aux meilleures fosses. C'est le secteur de la Ouelle situé au sud-ouest de la localité de Saint-Pacôme qui est le meilleur (fosses "Le Cran Rouge", "La Cavée", "L'Hydro"). Prenez la sortie N° 450 de l'autoroute 20, rendez-vous jusqu'à l'église de Saint-Pacôme, tournez sur la rue Galarneau jusqu'au bout et engagez-vous sur un chemin privé ($ 2 par personne en 1984) pour rejoindre ces excellentes fosses. Mais, si j'étais à votre place, j'irais également prospecter des fosses de la Ouelle près de Saint-Gabriel Lallemant et de Saint-Onézime.

     La Ouelle contient de gros saumons géniteurs, quoique les trois quarts des prises soient des madeleineaux ("grilses"). C'est une rivière idéale pour la pêche à pied en utilisant des mouches sèches ("White Wulff", "White Norge", "LeFrançois Spéciale", "White Bomber", etc.) ainsi que de toutes petites mouches noyées N° 8,10 et 12 ("Rusty Rat", "Black Rat", "Black Héron", "Margot", "Ungava", "Black Dose", "Blue Charm", etc.).

     Pour obtenir un dépliant, une carte détaillée de la rivière et des renseignements sur les fosses, écrivez à: SADRO, case postale 311, Saint-Pacôme, Qué. GOL 3X0.

La Trois-Pistoles

     À mi-chemin entre Rivière-du-Loup et Rimouski, vous croiserez la rivière Trois-Pistoles. Eh bien, sous le pont, la rivière contient des saumons! C'est un secret de Polichinelle, dans cette région-là, évidemment...

     La pêche du saumon n'y est actuellement pas structurée; elle y est accessible sans contrainte et totalement gratuite. Des amis de cette région prétendent qu'on y récolte entre 100 et 150 saumons par saison!

     Ces dernières années, l'Association de chasse et pêche des Basques de Trois-Pistoles a tenté l'aménagement de la rivière en "rivière à saumons". Il y eut de l'opposition, dans la région, de la part de certains adeptes de la pêche à la ligne: ces derniers ont prétendu que les saumoniers allaient s'emparer de la rivière Trois-Pistoles pour eux seuls, empêchant ceux qui ne pèchent pas à la mouche et ceux qui ne pèchent pas le saumon d'y accéder!... Car, on peut aussi récolter de fort belles truites de mer et truites arc-en-ciel dans cette rivière.

     D'ailleurs, si j'étais à votre place, lorsque vous voyagez en Gaspésie et sur la Côte-Nord, j'arrêterais à l'embouchure de chacune des rivières rencontrées en chemin et se jetant dans le fleuve ou le golfe (même si ces rivières ne sont pas considérées officiellement comme "rivières à saumons"). Vous pourriez connaître de très agréables surprises, côté pêche du saumon, de la truite de mer ou de la truite arc-en-ciel!

     Pour obtenir plus de renseignements sur la rivière Trois-Pistoles, écrivez à Réal Dubé de l'Association de chasse et pêche des Basques, case postale 34, Sainte-Françoise (Comté de Rivière-du-Loup), Qué., GOC 3BO.

La Rimouski

     Tout juste avant de pénétrer dans le centre-ville de Rimouski, vous traversez un pont. Sous ce pont coule la rivière Rimouski et elle contient des saumons! Il s'agit de très gros saumons, dont certains pèsent de 30 à 40 livres!... Ça vous en bouche un coin? Vous n'êtes pas le seul: c'est un secret bien gardé par les pêcheurs à la mouche de cette région...

     Les fosses de la rivière Rimouski sont très peu nombreuses, sur une courte distance entre l'embouchure et le pied d'un barrage de rétention situé dans Rimouski. Les adeptes de la pêche à la mouche y sont légion... mais la rivière et ses saumons appartiennent à tous les citoyens et la pêche y est gratuite. Vous pourriez peut-être obtenir des renseignements auprès du Service municipal des loisirs, Hôtel de ville de Rimouski, 205 avenue de la Cathédrale, Rimouski, Qué. G5L5J1 (418-724-3159); ou bien auprès de l'Association des pêcheurs sportifs de saumons de la rivière Rimouski, case postale 454, Rimouski, Qué. G5L 7C5 (418-723-5267).

La Mitis

     À peu près à mi-chemin entre Rimouski et Matane (un peu à l'est de Mont-Joli), c'est la rivière Mitis qui attirera votre attention.

     Cette rivière est en voie de réaménagement, depuis 1965, alors que le gouvernement provincial a introduit le saumon en amont (au sud) du barrage de la localité de Price. Mais, ce n'est que depuis 1977 que la Mitis, anciennement « clubbée », est accessible. La pêche se pratique en canot et à pied dans la portion située au sud de la localité de Sainte-Angèle-de-Mérici.

     Pour obtenir tous les renseignements désirés sur l'accès à cette « nouvelle » rivière à saumons gaspésienne, communiquez avec: la Société d'aménagement des ressources de la rivière Mitis, Inc., case postale 520, Mont-Joli, Qué. G5H 3L3.

La Matane

     Ah, la Matane! Je pourrais vous en parler pendant des heures et des heures... Qu'il me suffise de vous souligner que, voilà 35 ans (en 1949), la Matane a été la première rivière à saumons "publique" du Québec, c'est-à-dire la première prise en charge par le gouvernement provincial pour la rendre accessible au plus grand nombre possible d'adeptes de la pêche à la mouche.

     Il n'est pas exagéré de dire que la plupart des saumoniers actuels du Québec se sont découverts une « vocation » en péchant dans les fosses de la Matane! Avant le « déclubbage » de la Matane, fort peu de Québécois avaient eu la chance de pratiquer la pêche du saumon de l'Atlantique à la mouche: s'ils n'étaient pas guides des Messieurs des "clubs privés", ils devaient se contenter de regarder pêcher les Messieurs dans les rivières de la Gaspésie, lorsqu'ils voyageaient sur les routes bordant les fameuses rivières « clubbées »...

     Au fil des ans, la Matane est devenue la rivière à saumons la plus fréquentée du Québec: c'était, jusqu'à tout récemment, celle qui était située la plus près des grands centres urbains du cœur et de l'ouest du Québec. Mais, ces dernières années, à cause de l'aménagement et de la restauration ou de la « résurrection » de rivières à saumons (dont je vous ai parlé dans un article publié le mois dernier dans SENTIER CHASSE-PÊCHE), le saumon se rapproche de plus en plus du coeur du Québec.

     Depuis deux ans, la population régionale a décidé de s'impliquer beaucoup plus dans la gestion de la Matane. De telle sorte que la rivière est maintenant gérée conjointement par le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche (MLCP) et l'Association des chasseurs et pêcheurs de Matane (au 441 de la rue Saint-Aubin, à Matane, Qué. G4W 1Y2, 418-566-2993).

     Pas nécessaire de réserver votre place pour pêcher dans la Matane. Vous vous y présentez avec votre permis spécial de la province de Québec pour pêcher le saumon à la mouche et vous n'avez qu'à vous procurer sur place le droit d'accès quotidien à la pêche du saumon (habituellement 15 $ par jour par pêcheur) pour pêcher dans n'importe quelle fosse de la rivière (83 fosses identifiées, mais plusieurs qui ne le sont pas). Pas nécessaire de retenir les services d'un guide: la rivière coule tout à côté de la route.

     Votre droit d'accès quotidien à la pêche du saumon, vous vous le procurez au bureau du ministère, au cœur de la ville de Matane, près du pont enjambant la rivière à proximité du barrage Mathieu-d'Amours; c'est dans ce barrage qu'est située la passe migratoire permettant aux saumons de franchir l'obstacle et vous pouvez pénétrer dans le barrage pour observer la montaison des saumons à travers une baie vitrée.

     En début de saison, lorsque l'eau est haute et fraîche, et lorsque les saumons commencent à remonter la Matane, c'est la ruée des pêcheurs sportifs. Surtout dans la fosse située immédiatement sous le pont, au pied du barrage Mathieu-d'Amours (où malheureusement plus des trois quarts des prises annuelles de saumons sont faites... avant que les poissons n'aient pu franchir cet obstacle majeur et se répartir dans les dizaines et les dizaines de fosses publiques situées en amont du barrage...). La fosse située au pied du barrage et sous le pont est malheureusement considérée presque comme une "propriété privée" par les pêcheurs à la mouche locaux et régionaux: il faut une échelle personnelle pour y descendre et en remonter (ce qui est considéré inadmissible par la plupart des saumoniers provenant d'autres régions de la province) et il pourrait arriver des malheurs à votre échelle si vous n'êtes pas bien accepté par les pêcheurs du coin...

     Lorsque la saison de pêche avance, le nombre des pêcheurs diminue parce que la pêche devient plus difficile: il faut utiliser la mouche sèche en eau basse, claire et chaude, ce qui exige plus d'expérience et de dextérité de la part d'un saumonier. La plupart des mouches les plus connues sont utilisées sur la Matane: retenez qu'il faut des mouches N° 2 et N° 4, en début de saison, alors qu'on réduit la grosseur des mouches à mesure que l'eau baisse et se réchauffe en saison (N° 6, N° 8 et même N° 10 ou N° 12). Pour les mouches noyées, les plus utilisées sont les "Rusty Rat", "Cosseboom", "Blue Charm", "Pelletier", "Black Rat"; dans le cas des mouches sèches, ce sont les "LeFrançois Spéciale", "White Wulff", "Bomber" (plusieurs agencements), "Whiskers" (plusieurs agencements), "Canuel Spéciale" (plusieurs agencements également).

La Cap-Chat

     Quel bijou de rivière que cette Cap-Chat! Son eau est aussi limpide que le dry gin le plus pur. Elle est toute petite: sa largeur moyenne est de 100 pieds. Mais, le décor dans lequel elle coule est impressionnant. Une excellente route gravelée longe la rivière sur une quinzaine de milles de longueur. La rivière compte 35 fosses identifiées, qui sont presque toutes « pêchables » à pied; il faut parfois traverser la rivière pour aller pêcher de l'autre côté et le courant est quelques fois fort.

     La pêche y est bonne à compter du début de juillet. Les meilleures fosses? Celles situées dans la portion du milieu de la rivière. Les meilleures mouches? Celles qui sont dans l'eau lorsque les saumons veulent bien mordre... Mais, il faut utiliser de petites mouches (N° 6 jusqu'à N° 12), surtout lorsque le niveau de l'eau est bas. En raison d'un déboisement intensif à la source de la rivière par les compagnies d'exploitation forestière, le niveau de l'eau baisse rapidement et l'oxygène se raréfie pour les saumons: ces derniers prennent difficilement la mouche que vous leur offrez et les pêcheurs s'éloignent de la Cap-Chat. Mais, les saumons y sont énormes, pesant souvent 30 livres et plus! Il faut vraiment une patience d'ange pour pêcher dans la Cap-Chat; mais, quel réconfort lorsqu'on réussit à récolter un « bétail »... lorsque le MLCP décide d'ouvrir cette rivière aux saumoniers, ce qui n'était pas le cas en 1984.

     Au moment de rédiger cet article (mi-janvier), le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, qui gère la Cap-Chat, n'avait pas encore fait connaître ses intentions concernant l'exploitation de cette rivière durant la saison de pêche de 1985... pas plus qu'il ne les avait fait connaître, d'ailleurs, concernant l'exploitation des autres rivières à saumons du Québec! Mais, en 1983, alors qu'elle était "ouverte", la Cap-Chat n'accueillait qu'un nombre limité de pêcheurs et ces derniers devaient réserver leur place des mois à l'avance, par téléphone. Les saumoniers intéressés devaient tenter d'obtenir une réservation (20 $ par jour par pêcheur, deux pêcheurs et quatre jours au maximum par réservation) en téléphonant à 890-5349 (à Québec), ou 790-0241 (à Montréal) ou 1-800-462-5349 (sans frais d'interurbain, ailleurs en province).

La Sainte-Anne

     La rivière Sainte-Anne, qui coule dans le parc provincial de la Gaspésie avant de se jeter dans le fleuve au niveau de la localité de Sainte-Anne-des-Monts, est d'une beauté quasiment indescriptible. Elle dévale d'abord les pentes des monts Chic-Chocs qui constituent comme "l'épine dorsale" de la péninsule gaspésienne. Dans la région du Gîte du Mont-Albert (l'auberge du MLCP dans le parc provincial, à quelque 35 milles au sud-est de Sainte-Anne-des-Monts), la rivière est ombragée par les flancs du mont Albert (3 700 pieds au-dessus du niveau de la mer). L'eau est vive, fraîche, cristalline et le lit de la Sainte-Anne est formé de cailloux à la teinte claire. La largeur de la rivière dépasse rarement quelques dizaines de pieds et les fosses sont profondes et ténébreuses.

rivière Sainte-Anne
     C'est une rivière à très gros saumons (20 à 30 livres). Malheureusement, à la suite de désastres écologiques (à cause de l'existence des mines de cuivre à sa source), les saumons y ont été décimés depuis plus de 10 ans et cette rivière est actuellement en phase de restauration par le MLCP; les prises y ont diminué dans une proportion de 85 à 90 pour 100 au cours de la dernière décennie!

     Habituellement (lorsque le MLCP décide « d'ouvrir » la rivière aux saumoniers) le secteur aval est accessible à ceux qui obtiennent une réservation par téléphone 48 heures à l'avance et le nombre des pêcheurs est limité (voir numéros de téléphone indiqués dans le cas de la Cap-Chat). Pour ce qui est de la pêche dans le secteur amont, il faut réserver sa place par téléphone des mois à l'avance (voir numéros de téléphone indiqués précédemment).

     Au début des années 1980, le ministère a éliminé les guides et leurs canots sur la rivière. Certaines fosses ne peuvent malheureusement être pêchées qu'en canot et il faut un canot pour en traverser d'autres; d'autres fosses, surtout dans le secteur amont, peuvent être pêchées à pied. On obtient les renseignements concernant la pêche du saumon dans la Sainte-Anne en communiquant par téléphone avec le Service des réservations et des renseignements du ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche (voir les numéros de téléphone mentionnés plus haut), ou bien en s'adressant aux bureaux d'administration du parc provincial de la Gaspésie, à Sainte-Anne-des-Monts (intersection de la route 132 et de la route 299).

     L'idéal est de faire son excursion de pêche en séjournant dans l'auberge ou dans un chalet du Gîte du Mont-Albert du MLCP, ou encore dans un des chalets du Petit-Sault; malheureusement, pour loger là, il faut obtenir une réservation des mois à l'avance lors du "tirage au sort par ordinateur", ce qui est ridicule. Mais, il existe de très bons hôtels et restaurants à Sainte-Anne-des-Monts; il vous faudra cependant vous "taper" quotidiennement des dizaines de milles en automobile.

La York et la Dartmouth

     Bien des saumoniers d'expérience n'hésitent pas à qualifier la rivière York de "plus belle rivière à saumons du monde". Je dois admettre que leur affirmation n'est pas dénuée de fondement... L'eau y est d'une clarté si étonnante que c'est difficile de le croire tant qu'on ne l'a pas vue! Voir des saumons pesant 40 livres et plus, à vos pieds, il y a de quoi vous impressionner et accélérer votre rythme cardiaque, même lorsque vous avez plusieurs années d'expérience de pêche à votre actif...

     J'invite les touristes voyageant en Gaspésie à visiter les fosses de la York le long de la route N° 198, entre Murdochville et Gaspé; les fosses sont situées immédiatement à côté de la route ou bien à deux ou trois minutes de marche du chemin.

     Pour pêcher le saumon dans la York, il n'en coûte pourtant pas une fortune: entre 10 $ et 60 $ par jour, tout dépendant si l'on est membre ou non de la ZEC, selon la date de la saison et selon la zone où l'on pêche. Les quelque 50 milles de rivière gérés par la ZEC sont divisés en 11 zones, dont l'une (zone N° 10) est un "sanctuaire" où la pêche est interdite. On dénombre 53 fosses dans ces 11 zones; le nombre des pêcheurs est illimité dans cinq zones et il est limité dans les cinq autres.

     Dans le cas des zones où le nombre de pêcheurs est illimité, il n'est pas nécessaire d'obtenir une réservation à l'avance: il suffit de se présenter, la veille, au bureau d'accueil de la ZEC situé à Gaspé (dans le sous-sol du motel Adams, par l'arrière) ou a celui de Murdochville. On présente son permis spécial de pêche du saumon à la mouche et l'on verse le droit d'accès pour la pêche dans la zone qu'on désire fréquenter. Pour pêcher dans les zones où le nombre de pêcheurs est contingenté, il faut obtenir une réservation par téléphone, 48 heures à l'avance, si l'on n'a pas obtenu une telle réservation des mois à l'avance (habituellement le premier samedi du mois d'avril). Le numéro de téléphone à composer, à vos frais, est le (418) 368-2324; le coût du droit d'accès varie selon la zone (entre 30 $ et 60 $).

     Pour avoir une idée très juste, il faudrait que vous fassiez venir une carte de la rivière et un tableau des tarifs en écrivant au gérant de la ZEC York, Paul-Émile Roy, case postale 826, Gaspé, Qué. GOC 1R0. Au moment de rédiger cet article, il était impossible de savoir si la ZEC York allait... exister durant la saison 1985! En effet, les travailleurs bénévoles de cette ZEC ont décidé, l'automne dernier, de ne pas renouveler le "protocole d'entente" avec le ministère qui leur confiait la gestion des rivières York et Dartmouth. Pourquoi? Parce que les deux douzaines d'employés salariés de la ZEC ont décidé de se syndiquer (CSN) et que les gestionnaires bénévoles de la ZEC ont jugé que leurs demandes salariales étaient exagérées et qu'elles menaçaient l'accessibilité à l'avenir.

     Les gros saumons géniteurs de la York arrivent très tôt en saison dans les fosses... et les saumoniers également! Mais, vers la fin d'août, il y a toujours une autre montaison de gros saumons, alors que les pêcheurs "locaux" et "régionaux" sont moins nombreux et qu'il ne reste plus que des "touristes". En début de saison, on peut employer des mouches assez grosses (N° 2, N° 4 et N° 6), mais il faut réduire la grosseur à mesure que la saison avance; la York est une excellente rivière pour pratiquer la pêche à la mouche sèche, quelle que soit la période de la saison. Pour ce qui est des mouches noyées, celles possédant un corps vert ont la préférence des saumoniers ("Green highlander", "Grizzly King", "Cosseboom", etc.), mais de belles prises sont faites avec des "Rusty Rat", "Black Dose", "Black Bear Green Butt", etc. À vous d'essayer!

     La rivière Dartmouth, que plusieurs appellent la "jumelle" de la York, se jette également dans le fond de la baie de Gaspé tout comme l'autre. C'est la ZEC York qui en a obtenu récemment la gestion, après que le MLCP s'en soit occupé à la suite de son « déclubbage » en 1976. Les saumons sont du même genre que ceux de la York, même si la rivière Dartmouth n'est pas aussi impressionnante que la première.

La Saint-Jean

     La rivière Saint-Jean, qui coule d'ouest en est, est située à mi-chemin entre Gaspé (au nord) et Prével (au sud). C'est une rivière d'une beauté indescriptible qui est gérée par le MLCP et sur laquelle toutefois subsistent encore des « clubs privés » (propriétés privées).

     Il existe deux modes d'accès à la Saint-Jean, l'un dans le secteur aval (le plus près de l'embouchure), l'autre dans le secteur amont (plus haut que les propriétés privées). Pour ce qui est de l'accessibilité à la pêche dans le secteur aval, c'est tout ce qu'il y a de plus facile: vous tentez de réserver votre place par téléphone des mois à l'avance (une partie des places disponibles) ou 48 heures à l'avance (voir les numéros de téléphone déjà mentionnés dans le cas de la rivière Cap-Chat).

     Mais, pour la pêche dans le secteur amont de la Sainte-Jean, c'est une tout autre histoire! Je vous souligne d'abord que c'est l'endroit où il en coûte le plus cher, au Québec, pour pêcher dans une rivière à saumons gérée par le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche... 300 $ par jour par pêcheur! Mais, évidemment, vous obtenez des services pour un prix aussi élevé: le logement dans des camps luxueux appartenant anciennement à un « club privé », une nourriture hors pair, un canot et deux guides par pêcheur (non pas deux pêcheurs par guide!...) On n'accepte que six pêcheurs à la fois pour les 19 fosses s'étendant sur une distance de 21 milles; les pêcheurs sont divisés en groupes de deux, chaque groupe péchant en rotation les trois parcours.

     Le pêcheur, avec ses deux guides, descend plusieurs milles de la rivière dans l'un des fameux « canots de Gaspé » en bois; les guides, un à l'avant et l'autre à l'arrière, se servent de grandes perches de 10 ou 12 pieds de longueur pour « pôler » l'esquif. C'est un spectacle impressionnant et c'est le seul endroit, sur une rivière à saumons gérée par le MLCP, où l'on peut encore voir cette façon de "descendre" la rivière. Les saumons de la Saint-Jean, de taille moyenne (de 8 à 16 livres), sont toutefois nombreux et prennent habituellement bien la mouche, surtout en début de saison. De petites mouches noyées sont recommandées ("Black Ghost", "Ungava", "Blue Charm", "Silver Rat", "Silver Doctor", "Silver Wilkinson", etc.) ou de grosses mouches sèches.

La Bonaventure

     La rivière Bonaventure (une ZEC) semble l'une des rares rivières de la Gaspésie (avec la York et la Dartmouth) où il y a beaucoup de saumons et où les "moucheux" ont des chances raisonnables de faire des prises. Longue d'environ 60 milles, elle prend sa source dans le parc de la Gaspésie et se jette dans la baie des Chaleurs, à Bonaventure. Les Indiens Micmacs l'appelaient « Wagamet » (qui signifie « eaux limpides ») et ils avaient absolument bien choisi l'appellation.

     Chaque année, de très gros saumons sont récoltés dans la Bonaventure; en juin 1951, Walter Molson (de Montréal) y récoltait un saumon pesant 48 livres avec une "Lady Amherst" montée sur un hameçon N° 2/0. Ces dernières années, alors que la pêche commence un peu plus tard en saison, ce sont des saumons un peu plus petits que prennent habituellement les saumoniers (d'un poids de 8 à 12 livres); mais, ces saumons sont gros et courts comme des obus et ils sont d'une vigueur et d'une combativité rarement vues ailleurs, je vous prie de me croire!

     La Bonaventure, c'était le "club des Molson" en Gaspésie. Depuis 1980, à la suite des pressions exercées par un comité de l'Association de chasse et pêche Gasparo Inc., c'est devenu une ZEC, dont la gestion a été confiée à l'Association des pêcheurs sportifs de la Bonaventure, Inc. (case postale 451, Bonaventure, Qué. GOC 1E0, 418-534-3818). Il existe des propriétés privées, de l'embouchure jusqu'à la rivière Hall approximativement (environ 5 milles de parcours), et une portion de la Bonaventure est encore sous bail de droits exclusifs de pêche du saumon; mais, la majeure partie de la rivière est gérée par la ZEC (quatre secteurs distincts, dont trois sont non contingentés, c'est-à-dire sans limite pour le nombre de pêcheurs). Pour le secteur "B", où le nombre de pêcheurs est limité, une partie des places disponibles peuvent être réservées à l'avance (le deuxième samedi de mars, 418-534-3818) et une autre partie 48 heures à l'avance, par téléphone. Pour les autres secteurs, non contingentés, on se procure son droit quotidien d'accès à la pêche au poste d'accueil principal de la ZEC (situé près du pont enjambant la rivière, à cinq milles de Bonaventure, sur la route vers Saint-EIzéar).

     Ceux qui n'ont jamais vu la Bonaventure de près seront surpris de son importance, surtout dans les secteurs amont; personnellement, je considère que c'est une plus grosse rivière que la Matapédia. La Bonaventure se pêche en canot et à pied. Mais, attention! en juin, la pêche se pratique presque exclusivement en canot, car le niveau de l'eau est élevé; en juillet et août, plusieurs fosses peuvent se pêcher à pied, surtout dans les secteurs "A", "B" et "D", mais je vous suggère fortement d'emporter quand même votre canot. Par ailleurs, si vous n'avez jamais navigué sur la Bonaventure, je vous suggère encore fortement de réserver les services d'un guide auprès de la ZEC (avec canot, moteur et essence: environ 100 $ par jour), même si vous possédez un canot. Je vous le répète: c'est une grosse rivière et mieux vaut y accéder en toute sécurité.

     La ZEC recommande, dans le cas des mouches noyées, les "Green Highlander", "Silver Rat", "Silver Grey", "Rusty Rat" et "Black Dose", ainsi que, dans le cas des mouches sèches, les "Bomber" et "Wulff". Mais, ne craignez pas de tenter des expériences, en utilisant de très petites mouches toutefois. Ou bien, comme je l'ai déjà fait, en employant un "streamer" très long, "Grey Ghost" ou "Memphremagog Smelt"!

La Grande-Cascapédia

     La Grande-Cascapédia est peut-être l'une des rivières les plus productives du Québec et aussi l'une des rares rivières où l'on récolte encore assez facilement des saumons d'un poids très impressionnant. Cette rivière, dont une bonne partie appartient privément à de richissimes individus, a été « déclubbée » en 1982; mais, sa gestion a été confiée conjointement aux « clubs privés » et aux Indiens Micmacs de la bande de Maria (même la portion qui était autrefois « clubbée »). C'est une rivière où il se fait une pêche de super luxe, avec deux guides pour un ou deux pêcheurs dans l'embarcation (entre 215 $ et 315 $ par jour, par canot, selon les cas). Il faut alors absolument obtenir une réservation à l'avance, par téléphone, au début de février (418-392-6222, entre 9h et 17h, du lundi au vendredi). La presque totalité des saumoniers qui fréquentent la Grande-Cascapédia pour la pêche en canot sont des étrangers, surtout Ontariens et Américains (comme on peut le constater en regardant les plaques d'immatriculation des véhicules des pêcheurs).

     Oh, il y a bien une possibilité de pêcher à pied (45 $ à 60 $ par jour, réservations par téléphone 24 heures à l'avance), mais dans un secteur que les saumoniers du Québec ne considèrent comme pas tellement fameux. À cause des tarifs élevés pour la pêche à pied et du court délai de réservation à l'avance par téléphone, peu de saumoniers québécois sont intéressés à se prévaloir de cette "accessibilité", ce qui ne semble pas déplaire aux pêcheurs à la mouche provenant de l'étranger...

     La Petite-Cascapédia, une rivière superbe, était autrefois gérée par le MLCP. Mais, depuis l'an dernier, elle a été confiée aux « clubs privés » et aux Indiens qui gèrent la Grande-Cascapédia. Ces derniers ont décidé que la Petite-Cascapédia serait accessible à un nombre illimité de pêcheurs, avec réservation téléphonique 24 heures à l'avance; antérieurement, la Petite-Cascapédia avait un secteur où le nombre des pêcheurs était limité et où il fallait réserver sa place des mois à l'avance, ainsi qu'un secteur où le nombre de pêcheurs n'était pas contingenté et où on réservait sa place par téléphone seulement quelques heures à l'avance. Mais, dans la situation actuelle, bien des saumoniers ont abandonné aussi l'idée de fréquenter la Petite-Cascapédia.

La Patapédia

     Descendre la Patapédia en canot, tout en y péchant le saumon, voilà une excursion de rêve pour les saumoniers. Cette rivière, située à la pointe sud-ouest de la péninsule gaspésienne, forme la frontière entre le Québec et le Nouveau-Brunswick. En 1975, elle était encore l'apanage d'un "club privé" très sélect; mais, à la suite de pressions exercées autant sur le Québec que le Nouveau-Brunswick, il y a eu « déclubbage ».

     Dans son cours inférieur, la Patapédia est accessible aux saumoniers sur une trentaine de milles de longueur. Dans le haut de la portion accessible, il y a 11 fosses qu'on peut pêcher quotidiennement; le nombre de pêcheurs est limité et il faut obtenir une réservation à l'avance par téléphone auprès du Service des réservations et des renseignements du MLCP (voir numéros de téléphone donnés dans le cas de la Cap-Chat). Puis, dans le bas de la partie accessible de la Patapédia, soit les 23 derniers milles de la rivière, on y pratique la pêche en canot pendant trois jours: il faut prendre sa réservation plusieurs mois à l'avance, en communiquant par téléphone avec le MLCP (mêmes numéros); on obtient alors une réservation pour deux pêcheurs à la fois pour ces trois jours.

     Les usagers doivent emporter canot, tente, nourriture; le ministère ne loue aucun équipement et aucun guide gouvernemental n'est disponible. Un bon canot très stable est nécessaire, pour aller d'une fosse à l'autre, et l'on pêche chaque fosse en bottes-pantalons (« waders »). La rivière est une suite ininterrompue de rapides (peu violents, sauf deux ou trois), mais il faut posséder quand même une bonne connaissance du maniement du canot en rivière (surtout lorsque l'eau est haute tôt en saison, ou après des journées de pluie). Il faut absolument descendre quotidiennement une portion de la rivière, car d'autres groupes suivent derrière (un du Québec, un du Nouveau-Brunswick, et ainsi de suite).

     Au matin du premier jour de l'excursion, le départ se fait au millage 23; au millage 17 de la rivière, le MLCP loue un abri aux utilisateurs qui le désirent (lits avec matelas et poêle à bois, sans rien d'autre), appartenant encore aux anciens membres de l'ancien « club privé », avec lequel le MLCP a conclu une entente à ce sujet. Les canoteurs peuvent y passer la nuit, puis repartir le lendemain pour pêcher dans les fosses situées entre le millage 17 et le millage 11, où ils trouveront un deuxième abri, qu'ils peuvent louer du MLCP. Enfin, le troisième jour de l'excursion, ils pèchent dans les fosses entre le millage 11 et le millage 2, là où ils quittent la rivière pour revenir à la civilisation. Vous pouvez demander à un gardien du ministère de descendre votre véhicule du millage 23 au millage 2, pendant votre descente.

     Les saumons de la Patapédia (lorsqu'ils échappent aux filets des Micmacs de Restigouche, posés à l'embouchure de la rivière Restigouche dans laquelle se jette la Patapédia...) sont très impressionnants: il n'est pas rare d'en prendre pesant 20 livres et plus.

La Matapédia

     Avant de prendre le chemin du retour, nous nous attarderons à cette majestueuse Matapédia, qui coule dans la vallée du même nom, tout à côté de la route qu'on emprunte pour "faire le tour de la Gaspésie". Voilà 20 ans (jusqu'en 1964), cette rivière était « clubbée ». Maintenant, sous gestion gouvernementale, cette rivière est accessible à pied ou en canot non motorisé, pour 15 $ ou 200 $ par jour, tout dépendant des services que le saumonier désire obtenir.

     En fait, le saumonier peut s'organiser selon ses propres moyens et il ne lui en coûtera alors pratiquement rien; ou bien, il peut payer plus cher et exiger plus de services et plus d'exclusivité. La rivière, qui couvre un peu plus de 30 milles, entre le lac Au-Saumon (au nord-est de Causapscal) et la baie des Chaleurs (au sud de la localité de Matapédia), a 104 fosses bien identifiées; 31 sont de propriété privée et non accessibles au public et les 73 autres peuvent être pêchées par le public.

     Ainsi, en amont de Causapscal, les fosses N° 99 à N° 104 sont accessibles pour la pêche quotidienne; c'est aussi le cas des fosses N° 2, 4, 20, 21 et 62 à 98, mais le tarif est un peu plus élevé. Aucune réservation n'est nécessaire pour pêcher dans les fosses mentionnées précédemment: il suffit de se procurer son droit d'accès quotidien, au tarif indiqué, au bureau du MLCP à Matapédia ou à celui de Causapscal. On peut pêcher à pied dans certaines fosses, tandis qu'il est nécessaire d'aller en embarcation dans d'autres. Il est préférable de retenir les services d'un guide expérimenté, car la rivière peut être traîtresse en certaines périodes. Il n'existe aucune limite au nombre de pêcheurs dans les fosses mentionnées précédemment: en début de saison, lorsque la pêche est à son meilleur et alors que les saumons qui mordent sont très gros (20, 30 et même 40 livres de pesanteur!...), les saumoniers sont nombreux; mais, dès que le niveau de l'eau baisse et que la pêche est plus difficile, c'est moins achalandé.

     Les pêcheurs qui recherchent le calme, la tranquillité, l'exclusivité et qui veulent multiplier leurs chances de récolter des saumons, peuvent accéder aux fosses N° 41 à N° 61 inclusivement, mais à un coût quotidien nettement supérieur. Il s'agit du secteur « Glenn-Emma — MacDonnell », où le nombre de pêcheurs est limité à 10 par jour. Le tarif inclut les services d'un guide et d'un canot du MLCP par pêcheur, mais le gîte et l'hébergement ne sont pas inclus.
Les saumons de la Matapédia sont gros, surtout en début de saison, tout comme le niveau de l'eau est haut et la force du courant vive. Il ne faut pas craindre d'employer de grosses mouches (N° 2/0 double!...) en début de saison; plus tard, on emploiera des mouches montées sur des hameçons N° 2, N° 4 et N° 6. Les mouches préférées des guides sont la "Green Highlander" et la "Rusty Rat", ainsi que la "Silver Rat"; mais, encore là, il ne faudrait pas craindre de tenter des expé-riences personnelles et de pêcher selon votre goût et votre jugement.

Tarifs et règlements

     Vous avez remarqué que j'ai peu parlé des tarifs, des dates ou de la fin de la saison de pêche, des règlements quant au nombre de prises autorisées. Je n'en sais rien de plus que vous, au moment d'écrire cet article (à la mi-janvier)! Le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche n'a pas encore fait connaître les règlements concernant la pêche du saumon durant l'été 1985. Mais, vous pouvez vous attendre, évidemment, à des hausses de tarifs... ainsi qu'à des restrictions aussi sévères qu'en 1984 concernant la réglementation.

Références

» Texte & Photos: André-A. Bellemare (Avril 1985).
» Magazine Sentier Chasse & Pêche.
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