La 3-S

La 3-S
Hameçon: Partridge «Carrie Stevens» (à longue hampe) n° 6.
Fil de montage: Fil-Uni blanc préciré de grosseur 6/0.
Corps: Ruban métallique («tinsel») plat argent French n° 10.
Aile: Poils fins de queue de chevreuil blancs; poils fins de queue de chevreuil teints en bleu; quatre hackles de selle «blue dun» de Metz; environ dix brins de Krystal Flash n° 12 (rose violacé); six fibres de queue de paon.
Flancs: Quatre plumes de flancs de canard huppé ou «branchu».
Tête: Blanche, avec des yeux noirs à pupilles blanches.

Étapes de montage

     Attachez le mince ruban métallique argent à environ 1/4 po (0,5 cm) derrière l'oeil de l'hameçon et enroulez-le autour de la hampe vers l'arrière, jusqu'à l'ardillon, puis enroulez-le ensuite vers l'avant, pour former un corps bien égal.

     Au point d'attache du corps, à l'avant, attachez une pincée de fins poils blancs de queue de chevreuil sous la hampe. Au même point d'attache, attachez maintenant une pincée de fins poils bleus de queue de chevreuil sur le dessus de la hampe. Ces poils devraient dépasser la courbure de l'hameçon d'environ 1/2 po (1 cm). Au-dessus des poils bleus, attachez les quatre hackles de selle «blue dun» de même longueur, deux de chaque côté (les faces ternes des hackles vers l'intérieur); ces hackles devraient avoir la même longueur que les poils de queue de chevreuil. Au-dessus de ces hackles, attachez la dizaine de brins de Krystal Flash. Enfin, tout au-dessus de l'aile, attachez les six fibres de plume de queue de paon. Puis, attachez les plumes de flancs de canard huppé pour former les flancs de la mouche (presque la moitié de la longueur du corps argenté). Terminez la tête avec votre fil de montage, avant de la recouvrir d'une laque blanche et de dessiner de petits cercles noirs pour les yeux.

note

Martin Laporte, 27 ans, de L'Assomption, termine des études à Joliette pour l'obtention d'un diplôme d'études collégiales (DEC) en sciences pures. Il a l'intention d'étudier en biologie à l'Université du Québec à Rimouski en 1992-1993, pour devenir spécialiste en aménagement de territoires fauniques. Il est «maniaque» de pêche depuis une vingtaine d'années. Connaissant beaucoup de succès en pêchant à la mouche, il a décidé, voilà une dizaine d'années, de monter ses propres artificielles. «Le succès est motivant!», dit-il. Il a appris seul à monter des mouches, lisant quantité de livres publiés à ce sujet, dont L'art du montage de mouches édité par l'équipe de la revue Sentier Chasse-Pêche.

C'est en 1988 qu'il a décidé de créer la «3-S», avant d'aller pêcher le touladi, ou truite grise, avec un compagnon dans le lac Kempt, tôt au printemps. Martin Laporte y a récolté un touladi pesant 22 livres (10 kg)! «À l'aide de mon sonar, j'avais repéré des poissons le long d'une structure sous-marine qui passait subitement de 55 à 150 pieds (de 16,7 à 45,7 m). J'ai mis à l'eau une soie Deep Water Express mesurant 30 pieds (9 m) et quelque 150 pieds (45 m) de ligne de réserve. Le vent de face faisait osciller l'embarcation et, conséquemment, ma mouche sous l'eau. Mon copain utilisait une ligne plombée suivie d'un chapelet de cuillères et d'un hameçon appâté d'une grappe de vers: peut-être que c'est lui qui a attiré le touladi... mais le poisson a préféré mordre à ma mouche, qui ressemble à un méné!», raconte-t-il. Son copain a baptisé cette mouche «Sure Shot Shiner», nom que Martin Laporte a... franchisé en «3-S». La même mouche, montée sur un hameçon plus petit (Mustad #79580 n° 10) lui a apporté beaucoup de succès dans la récolte de truites mouchetées.

Références
» Texte & Photo: André-A. Bellemare (Décembre 1991).
» Magazine Sentier Chasse & Pêche.