Une Histoire de Pêche (Vraie) !

Une Histoire de Pêche (Vraie) !
     Pendant tout l'hiver, nous avions parlé de cette I’excursion. Je devais amener mon ami et collègue Luc Jobin, sportif de ville, à la pêche au saumon. L'effort à déployer était grand. Je devais convaincre le personnage, un amateur de jogging et bicyclette en vêtements fluo, qui n'avait jamais péché ni n'était allé en grande forêt, à prendre quelques jours de vacances pour me rejoindre en Gaspésie.

     La chance nous ayant souri durant l'hiver, nous avions une réservation dans le secteur E de la magnifique Bonaventure pour le 7 août 1995. On ne peut me reprocher de choisir des dates faciles. Au réveil, vers 3 h 30 du matin, Luc m'explique qu'il ne déjeune jamais. Je le convainc toutefois d'avaler un véritable repas puisque le trajet est long et ardu à partir de Carleton.

     Déjà, le trajet en camionnette l'avait impressionné. À la Big Ouest, nous rencontrons notre compagnon Jean-Marie Babin qui nous fait faire le reste du trajet en quatre roues, soit pour une durée d'environ 20 minutes. Imaginez l'étonnement de mon camarade.

Une Histoire de Pêche (Vraie) !
     En arrivant à la Double Crossing, une superbe fosse qui, cette année, se péchait à gué, je me rends rapidement compte qu'il y a une bonne centaine de saumons dans la fosse. Je suis en train de monter ma perche que Luc fouille déjà dans le lunch. Sa digestion est cependant quelque peu perturbée lorsque nous l'installons en plein milieu du rapide pour pêcher. Bous avions choisi le haut du rapide puisqu'il y avait quelques saumons et que le courant était suffisant à lui seul pour faire travailler la mouche. Après l'étonnement du voyage, la peur du rapide et un contrôle quand même étonnant de la perche, je crois que Luc commence à apprécier son expérience.

     Mais, vous le savez, Dieu protège les innocents. Bien sûr, peu avant midi, Jean-Marie et moi sommes alertés par des cris et surtout par l'habileté de Luc à se tenir en équilibre sur un caillou, tel une vedette du Cirque du Soleil. Il avait ferré un saumon.

     « Ouais, c'est MOU saumon » nous dit-il avec fierté. Après plus d'une heure de combat, Jean-Marie le capture avec la sallebarde. Il pèse plus de 13 livres. Bien sûr, je suis laid de jalousie et malheureusement bredouille pour le reste de la journée. De retour dans ma famille, en soirée, Luc, exténué, s'endort dans sa chaise pendant que nous lui parlions. Quelle belle journée nous avons passée ! Je crois A ma droite, Luc tient fièrement son saumon qu'a a   même que nous avons un nouveau saumonier parmi nous.

référence

» Texte et photos Pierre Provencher
» Salmo Salar #41, Hiver 1995.
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