Mystère des Spey par Denys Poirier

     Voici un document comme il en existe peu. Le domaine de la pêche à la mouche comporte, surtout dans sa dimension historique et pratique, des éléments très techniques. Nous n'y avons accès pratiquement qu'en langue anglaise.

     Aux 19 autres ...

     Il y a quelques années, un ami gaspésien qui savait que je montais des mouches à saumon, me remit un plein sac de plumes, et d'autres matériaux de montage. Effets, qu'une de ses tantes maternelles lui avait donnés, après le décès de son oncle, guide et monteur de mouches.

     En ces temps-là, je commençais à m'intéresser aux mouches autres que les mouches à aile en poils que nous utilisons habituellement pour la pêche de Salmo Salar. Dans le sac au trésor, je trouve de belles plumes grises, avec de très longues fibres et d'autres encore plus fines avec la partie centrale blanche, d'autres sont noires aux reflets bleutés; après recherches je trouve que ce sont des plumes de Grand Héron, le Grand Héron bleu.
 
     En feuilletant mes livres anciens sur le montage de mouches, j'essaie de trouver des mouches avec de la plume de héron dans l'habillage. Ces mouches font parties surtout des mouches dites de type DEE FLIES et SPEY FLIES. Je consulte avec attention tous les écrits que je peux trouver sur le sujet et je commence à monter des DEE et des SPEY. Un de mes clients anglophones semble très intéressé par ces mouches lorsqu'il vient chercher les « low water » qu'il m'a commandées. Ce sont des mouches qu'il connaît, il me donne le nom de chacune d'elles et me dit qu'il en a quelques unes dans ses boîtes à mouches, il les commande d'Angleterre, chez Farlow. Et me voilà avec une commande de trois douzaines de mouches de type SPEY et DEE.
 
     Ne voulant pas épuiser toutes mes plumes, je contacte certains de mes amis et je fini par m'assurer un approvisionnement annuel de quelques hérons. Aussi durant une de mes excursions de pêche en canot sur la rivière des Milles Iles j'ai découvert quelques héronnières, que je fréquente à l'occasion pour récupérer les plumes tombées. Vous ne pouvez vous imaginer la quantité de plumes que je récupère en agissant ainsi. Pas la peine de tuer un oiseau. Aussi je récupère les oiseaux morts et ceux victimes d'accidents.

     Au fil des ans, j'ai constaté qu'avec les matériaux de montage modernes qui se trouvent sur le marché, nous pouvons monter des mouches d'un esthétisme supérieur à celui des années passées. De plus, avec l'ouverture sur le monde que se donne présentement le Québec, il est beaucoup plus facile de trouver certains des vieux matériaux dont les anciens se servaient pour monter les mouches à saumon qui influencent nos montage modernes.

     Et que penser des matériaux produits chez nous: Fils de montage de toutes grosseurs; laines de toutes sortes; traits, lames, laminettes, cordonnets dans les formes et largeurs appropriées; produits composés comme l'Axxel Flash, le Diamond Braid, les Micro Tinsel et j'en passe.
 
     Vous savez que pour un petit pays francophone englobé comme nous le sommes dans cette mer anglophone, l'effet de serre comme sait si bien le dire ce cher Claude Bernard, commence à produire des racines et des branches remplies de fruits qui sortent des parois vitrées de la dite serre pour propager ses graines partout autour.
 
     Si parmi nous se retrouvent quelques uns des meilleurs monteurs au monde, ceci confirmé par le grand nombre de gagnants québécois au CHAMPIONNAT MONDIAL de MONTAGE de MOUCHES à SAUMON de la FÉDÉRATION QUÉBÉCOISE pour le SAUMON ATLANTIQUE, nous le devons à des gens qui se sont dépensés sans compter pour nous. Ces visionnaire, voilà souvent quelques décennies, ont amassé, livres, revues, mouches, plumes, matériaux, des techniques, de la correspondance et surtout ont su transmettre aux autres leur passion pour le montage de la belle mouche.
 
     Merci aux Claude Bernard, Carmelle Bigaouette, Robert (Bob) Cormier, John Cuco, Jean-Guy Coté, Yvon Gendron, Jacques Juneau, Léon Laroque, René Longval, Paul Leblanc, Paul Plante, Louis Tanguay, Serge Vincent, et tous les Autres. 

     Comme vous le savez sûrement, ou encore vous en doutez, ce type de mouche prit naissance aux abords des rives de la rivière Spey; cette rivière qui coule dans le Nord-Est de l'Écosse. Ces mouches se caractérisent par les longues fibres fines et souples de la plume qui chenille le corps de la mouche.

     Dans les Highlands d'Écosse, où ce type de mouche trouve ses origines, le guide non seulement conseille le pêcheur mais, souvent, il lui fournit aussi les mouches. Partout dans le monde, les monteurs de mouches ont toujours eu tendance à utiliser les matériaux disponibles dans leur environnement. Donc il n'est pas difficile d'imaginer la minuscule chaumière au toit de gazon sur les rives de la Spey qui émerge de la brume à notre approche. Les fumées de son feu de tourbe montent de la cheminée pour s'évanouir dans la brume envahissante du matin y imprégnant sa forte odeur de confort. Dans la salle commune, le maître des lieux assis à l'étau monte les mouches qu'il destine aux sportifs: notables ou gens de la haute, qu'il guidera dans les semaines à venir. À la lueur de la lampe à pétrole, l'habile monteur crée de ses mains rugueuses quelques mouches dont le corps est serpenté par une plume de Héron ou par celle du gros Chapon de sa basse-cour que sa femme vient d'embrocher au dessus du feu pour les repas des jours à venir.
 
     De fait, quoi de plus logique? Les Hérons appartiennent à la rivière et une mouche arborant ses attributs devrait porter bonheur aux pêcheurs qui les utilisent. Les mouches de type « Spey » partagent un lien indéniable avec les autres types plus pompeux de mouches à saumon, puisqu'elles ont toutes leur origine de cette même tradition de la mouche pour le Saumon de l'Atlantique. C'est vrai qu'elles sont moins colorées et compliquées que celles des autres types, cependant leur beauté réside dans la simplicité de leur création, l'utilisation de matériaux simples subtilement entrelacés avec des laminettes et des lames métallisées; de la soie; de la bourre de toute sorte; ainsi que des plumes de canards tels le Colvert, le Canard siffleur d'Europe, la Sarcelle; la plume de Pintade. La plupart des « Speys » arborent une ou des ailes couchées sur le corps dans les teintes brunes provenant d'un choix judicieux de plumes bronzées de flanc de Colvert ou d'aile de Dindon sauvage de couleur chêne.

     L'origine exacte des toutes premières « Spey » s'est perdue dans la nuit des temps de la longue histoire du montage de mouches et de la pêche à la mouche. Il semble que la création des mouches de type "Spey" remonte au milieu du XVIIIe siècle, soit vers 1750, car A.E. Knox auteur de « Autumn on the Spey » publié en 1871, énumère 16 toilettes de mouches développées dans la vallée de la rivière Spey, et affirme que la BLACK HERON, la CARRON FLY, la CULDRAIN FLY, la GREY HERON et la GOLD REEACH, sont tous de très très vieux montages repris par un très habile monteur assez âgé habitant le village de Craigellachie, Monsieur John Sharks. Déjà en 1808 Alexander Mackintosh donnait la toilette d'une BLACK DOG dans' « Driffield Angler ».
 
     Aucune n'évoquait le nom de « Spey Flies », ce qui nous permet de supposer que ce terme fut développé pour caractériser les mouches au corps palmé de plumes aux très longues barbes et le tout recouvert par une ou de courtes ailes.

     Bien sûr il y a Monsieur John Sharks, Alexander Mackintosh, Monsieur Riach, A.E. Knox, John Dallas, le Major Grant, Monsieur C. Grant, George Mortimer Kelson, Monsieur Garden, John Shanks et beaucoup d'autres que nous ne connaissons pas parce qu'ils n'ont jamais écrit sur les toilettes de leurs créations. Bien sûr, là comme ailleurs, d'autres se sont sans doute appropriés la paternité de leurs créations.
 
     Les toutes premières « Spey » étaient montées sur des hameçons à hampe longue de type « Dee », influencées par les toilettes des « Dee Striped Wing Flies », mouches en provenance de la vallée de la rivière Dee qui coule au Sud de la Spey. Les mouches « Spey », s'agencent très bien à ce type d'hameçon; les longues barbes de la plume recouvrent bien le corps mais l'aile ou les ailes ont un effet plus rabattu, souvent montées de façon à donner l'illusion d'une bosse sur le dos de la mouche. Les ailes des « Dee » sont totalement différentes, elles sont couchées et bien séparées sur le dos de la mouche; vues de dessus elles forment un « V ».
 
     Quoi qu'il en soit, les « Dee » et les « Spey » montrent un grand nombre de similitudes par leurs palmures caractéristiques. Il peut être débattu pendant longtemps laquelle des « Speys » ou des « Dees », influençait l'autre; les deux styles ayant évolué de façon semblable, monteurs, guides et pêcheurs échangeant idées et mouches entre rivières voisines.

     En 1876, dans un livre titré « A Book of Angling », Francis Francis donne la toilette de la SPEY DOG en ces termes: « Celle-ci est habituellement montée grosse pour la pêche printanière, de préférence sur un hameçon Dee à longue hampe. Corps, laine noire de porc; sur lequel est enroulé en larges cercles une large lame argent; sur ce dernier est posé une large plume noire à bout gris prise sur le côté de la queue d'un Coq de la Spey (il ne parle pas de "hackle"), la plume est tournée dans la mauvaise direction, ce qui fait que le rachis de la plume ressort promptement et croise dans le sens inverse de la lame; par dessus le rachis de la plume est montée une laminette or, non pas côte à côte de la lame mais plutôt indépendant l'un de l'autre. Cela ajoute de la luminescence au montage, renforce et protège la tige de la plume. À l'épaule une plume de Sarcelle; ailes: une bonne pincée de barbes de queue de Faisan doré recouverte par deux longues bandes de plumes grises à bout bronzé de flancs du Colvert. La mouche peut varier selon que l'on utilise du Dindon brun plutôt que du Faisan ainsi que de la soie orange entre les enroulements de lame et de laminette".
 
     Certaines Speys sont montées de sorte que le rachis de la plume se trouve cerclé en contre sens par la laminette et pour d'autres, la plume est enroulée dans le bon sens et la tige protégée par la laminette. Les Speys sont également montées en utilisant des plumes de Coq ou de Héron à longues fibres pour cheniller le corps; l'effet donne soit l'apparence d'une Crevette ou d'un WOOLLY WORM écrasé.
 
     Tous les types de mouches à saumon ont leurs propres caractéristiques; mais les mouches écossaises de type « Spey » diffèrent quelque peu de toutes les autres. Celui qui a le mieux décrit les mouches de type « Spey » est sans contredit, George Mortimer Kelson; voici ses recommandations:

           - a) Normalement le corps débute légèrement à l'avant de la pointe de l'hameçon; ceci donne une mouche au corps court.

           - b) L'enroulement des côtes doit débuter autour du diamètre de la tige de l'hameçon et à égale distance l'une de l'autre.

           - c) La première côte débute ses enroulements sous la tige de l'hameçon; la seconde côte, débute ses enroulements sur le dessus de la tige, et les enroulements s'exécutent dans le sens contraire des aiguilles d'une montre; si parfois une troisième est demandée dans la description de la toilette, celle-ci doit obligatoirement s'enrouler dans le sens des aiguilles d'une montre et passer entre les barbes de la plume, les enroulements de cette côte fixeront plus sécuritairement la tige (rachis) de la plume sur le corps de la mouche.

          - d) En préparant la plume pour la palmure du corps de la mouche, ne pas enlever toutes les barbes duveteuses de la base de celle-ci, en garder au moins deux ou trois de chaque côté du rachis.

          - e) L'aile ou les ailes se doivent d'être aussi très courtes, pas plus longues que le corps de la mouche.
 
     Eric Taverner nous confirme ces caractéristiques dans son livre « Salmon Fishing » publié en 1931.
 
     Après avoir lu les recommandations de Kelson, nous allons monter une « Spey » dans toutes les règles de l'Art des Grandes Mouches.
 
     Pour monter une mouche, il faut un hameçon et pas n'importe lequel; chaque sorte de mouche a son hameçon propre. Les mouches de type « Spey » devraient être montées sur des hameçons « CUSTOM » fabriqués par Partridge. Cet hameçon se décrit comme suit: Fil de fer standard; forme Spey; oeillet extérieur à boucle amincie; fini noir, bronze, bleuté, or et argent ; grosseur 1 1/2, 3, 5, 7. Cet hameçon est fabriqué sous licence et est disponible chez Alex Jockson de « The Yorkshire Flyfisher » P.O.Box 386, Kenmore, WA 98028, ou chez Bob John International, 6086 Nicolle Street, unit D, Ventura California USA 893003. Cependant attendez-vous à payer le prix.
 
     Le deuxième choix se porte sur le « Bartleet-CS 10/1 Traditional » de Partridge; fil de fer moyen; forme à saumon forgé « Dublin Bartleet »; oeillet extérieur à boucle amincie; longueur 2X; fini noir; grosseur 3/0, 1/0, 1, 2, 4, 6. Et on peut aussi donner comme troisième choix le « Bartleet-CS 10/2 Supreme » de Partridge; même caractéristique que le précédent à l'exception du fil de fer standard et les grosseurs 1/0, 1, 2, 4 et 6. Dans les vieux livres, la longueur des hameçons était déterminée en pouce (1 1/2", 2", 2 1/2", 3", 3 1/2"). Ces deux derniers sont disponibles chez la plupart des marchands de matériaux de montage de mouches.
 
     Les « Spey » se prêtent bien d'ailleurs à ce type d'hameçons qui permet de mettre à profit leurs longues fibres de plumes et rendent l'aile ou les ailes plus évidentes que celles des « Dee Flies », qui, elles, coiffent le corps de la mouche de deux segments de plumes attachés à plat et ouverts en scion. Pour moi, ce sont les seuls hameçons sur lesquels peuvent et doivent être montées les mouches de type « Spey ».
 
     1) Placer l'hameçon dans les mors de l'étau, la courbure de l'hameçon peut être un peu plus reculée que mormalement, car pour respecter les conventions, l'arrière du corps de la mouche débute légèrement en avant de la pointe de l'hameçon et non au dessus de la pointe de l'ardillon, comme la plupart des autres types de mouche.
 
     2) Fixer en place tous les matériaux pour les côtes; ne pas excéder à l'arrière le dessus de la pointe de l'hameçon.

          - a) La lame sous la hampe de l'hameçon.

          - b) La deuxième côte sur le dessus de la hampe de l'hameçon. S'il y a une troisième côte, la deuxième doit être légèrement reculée vers l'extérieur de la hampe de l 'hameçon, soit le côté de la hampe qui vous est opposé.

          - c) La troisième côte, s'il y a, un peu plus basse que la face intérieure de la hampe, celle qui fait face au monteur.

      Note: Le point de départ de chacune des côtes doit se situer à égale distance sur la circonférence de la hampe de l'hameçon.

           - d) Mettre en place la plume qui palmera le corps de la mouche; la fixer habituellement par la pointe, adjacente à la deuxième côte, sur l'extérieur de la hampe de l'hameçon.

          - e) Fixer sous la hampe de l'hameçon, le matériel pour monter le corps, soit de la laine, de la filoselle ou la bourre de Blanchon (Seal pour Harp Seal) [Phoca groenlandica] ou autre.

     5) Enrouler dans le sens des aiguilles d'une montre le matériel demandé dans la toilette de la mouche pour former le corps; couvrir la hampe en démarrant les enroulements juste un peu en avant de la pointe de l'hameçon et en ne laissant qu'une petite espace derrière l'oeillet.
 
     4) Exécuter trois enroulements dans le sens contraire des aiguilles d'une montre avec la lame, matériel de la première côte.
 
     5) Exécuter trois enroulements dans le sens contraire des aiguilles d'une montre avec le matériel de la deuxième côte; ces enroulements doivent obligatoirement se situer entre les enroulements de la première côte.
 
     6) Dégarnir la plume de ses barbes sur un des côté du rachis; la cheniller dans le même sens que les deux côtes déjà en place. Faire six enroulements autour du corps de la mouche en chevauchant la lame et en s'appuyant sur la laminette ovale ou ronde.
 
     7) Si dans la toilette de la mouche, il y a une troisième côte: exécuter cinq enroulements dans le sens des aiguilles d'une montre, ces enroulements passent entre les barbes de la plume et emprisonnent le rachis de cette plume sur le corps de la mouche.
 
     8) Quelquefois la toilette demande une gorge en Sarcelle ou autres plumes de mêmes factures. Dans le montage des mouches de type « Spey » comme dans celui de presque tous les autres types de mouches, les barbes de cette plume doivent s'étendre sur la moitié de la distance du point où elle est attachée et de la pointe de l'hameçon.
 
     9) L'aile ou les ailes sur la plupart des mouches de type « Spey » sont prises dans des plumes bronzées de flancs de Canard colvert ou dans les caudales ou alaires de Dindon sauvage dans la plupart des cas.

           - a) Si l'aile est simple, amputer une plume de la partie basse, la coucher sur le dessus du corps de la mouche, et ne couvrir que la longueur du corps. De la même manière que l'on monte l'aile de la BRANCHUE de notre ami Jean-Guy Côté.

          - b) S'il est demandé deux ailes, découper deux segments de plume, l'un gauche, l'autre droit, ces deux segments sont attachés l'un à côté de l'autre et à plat sur le dessus des palmes; la pointe des ailes alignée avec la pointe de 1 'hameçon. La pointe des ailes ne doit pas excéder la longueur du corps de la mouche.
 
     10) Une des caractéristiques de la mouche de type « Spey », est que la tête doit être très discrète, donc très petite. Même que A.E Knox dit que les « Spey Flies » ne devraient pas avoir de tête, tout au plus quelques tours de fils pour solidifier l'emprise du fil sur les derniers matériaux montés.

     Lorsque l'on prend un relevé des matériaux utilisés pour le montage d'anciennes « Spey Flies », nous retrouvons presque toujours les matériaux qui suivent:

          - a) Laine de Berlin (Berlin wool); presque tous les corps des « Spey Flies » originales ont le corps monté avec ce matériel.
 
     La laine de Berlin est de la fibre de laine qui n'a pas encore été filée. Elle porte le nom de Berlin parce qu'aux XVIIIe et XIXe siècles, les plus grandes filatures de laines et manufactures de tapis, couvertures et autres produits de la laine étaient autour de la ville de Berlin, capitale de l'Allemagne (Prusse à l'époque). Dans ces temps, l'Angleterre et l'Allemagne étaient les plus grandes forces industrielles du monde. Nous pouvons parfois, encore de nos jours, retrouver la laine de Berlin chez certains vieux monteurs du Royaume-Uni: Anglais, Écossais ou Irlandais.
 
     Nous remplaçons aujourd'hui cette laine par de la bourre de Blanchon qui a été passée au moulin à café plus d'une fois pour obtenir des fibres très courtes; du Mohair, laine à longues fibres brossées ou encore de la laine détorsadée, coupée en petits bouts et passée au moulin à café.
 
          - b) Laine de porc (Pig's wool); espèce de fibre laineuse que l'on prélève dans les oreilles du Verrat lorsque l'on ébouillante un porc après l'avoir abattu. Une fois lavé, cela donne un produit assez semblable à la bourre de plus fine texture et très facile à teindre.
 
     Alexander Mackintosh écrit dans « The Driffield Angler » publié en 1808: «Souvenez-vous d'incorporer du poils d'ours ou de la laine de Porc dans toutes vos bourres car elles ne sont pas aptes à se gorger d'eau comme le sont celle de bourres de fourrure plus fines.»
 
          - c) Lame (flat tinsel); le premier enroulement de côtes se fait toujours avec de la lame, or ou argent selon la toilette. La largeur de la lame doit s'harmoniser en proportion avec le corps de la mouche.

           - d) Laminette ovale (oval tinsel), laminette ronde ou laminette française (round ou french tinsel); les autres enroulements des côtes peuvent être formés par de la laminette ovale ou ronde, or ou argent. Lorsque la forme de la laminette n'est pas spécifiée, la préférence va à la laminette ovale.

           - e) Cordonnet (lace ou twist); sur les grosses mouches, le cordonnet de couleur ou argent peut servir pour les côtes. Le cordonnet or se retrouve assez facilement, celui de couleur argent plus difficilement, on peut fabriquer facilement des cordonnets en tressant en semble trois brins de laminette ovale ou ronde.

          - f) Lame satinée ou lame gaufrée (embossed tinsel); il peut y avoir plusieurs modèles de satinage ou de gaufrage, de même que plusieurs profondeurs. C'est un matériel qui coupe facilement le fil lors du montage, il faut le travailler avec attention. De plus l'on doit le manipuler avec attention lorsqu'on l'enroule sur la tige de l'hameçon, soit pour faire le corps de la mouche, soit comme côtes, car en tirant trop fort, l'on endommage la surface satinée ou gaufrée de la lame.

           -  g) Trait (solid wire); fil métalique parfois demandé dans certaines toilette. Nous le retrouvons sur le marché en or, argent, cuivre et en différents diamètres.

           - h) Filoselle (floss); parfois la toilette demande de la filoselle comme côtes, pour ce faire, on utilise seulement un des brins de la filoselle. Pour façonner le corps, certains monteurs préfèrent le brin simple; d'autres, un brin doublé ou encore le quadruple couramment trouvé sur le marché.

           - i) Plumes de Héron ou de Coq de la Spey (heron hackle or Spey cock hackle); utilisée pour cheniller autour du corps de la mouche. Pour les mouches plus petites, on remplace ces plumes par les plumes de dos de Faisan de Colchide [Phasianus colchicus] (Ringnecked Pheasant), Faisan de Lady Amherst [Chrysolophus amherstiae] (Lady Amherst’s Pheasant), du Faisan doré [Chrysolophus pictus] (Golden pheasant), du Faisan argenté [Lophura nycthemera] (Silver Pheasant), du Lophophore de Lhuys [Lophophorus Ihuysii] (Chinese Monal Pheasant), de la Foulque macroule [Fulicaatra] (Coot), du Harle couronné ou Bec-scie couronné [Lophodytes cucullatus] (Hooded Merganser) ou par les plumes aux longues barbes souples d'autres oiseaux.

           - j) Sarcelle (Teal), la plume utilisée est celle prise sur les flancs; on pourrait aussi employer de la Pintade (Gallina ou Guineafowl), du Canard colvert (Mallard) ou autres plumes de même facture pour façonner la bavette ou la collerette.
 
     Il existe de par le vaste monde dix-huit (18) espèces de Sarcelles, dont six en Amérique du Nord. Lorsqu'il est fait mention de Sarcelle dans le montage de mouches Classiques, on ne désigne pas l'espèce, cependant il est toujours question de la Sarcelle d'hiver [Anascrecca] (Common Teal) car c'est la seule espèce qui niche dans les Iles Britanniques. Au Québec nous pouvons remplacer ces plumes par celles de la Sarcelle à ailes vertes [Anas crecca carolinensis] (Green-winged Teal) ou de la Sarcelle à ailes bleues [Anasdiscors] (Blue-winged Teal).

     Les plumes de Pintade que nous retrouvons habituellement sur le marché, proviennent de la Pintade de Numidie [Numida meleagris] (Guineafowl) de l’ordre des Galliformes et de la famille des Numididae qui compte sept espèces et toutes vivent en Afrique. Parfois nous pouvons trouver des plumes de la Pintade de Pucheran [Guttera purcherani] (Kenya Crested Guineafowl) ou de la Pintade huppée [Guttera pucherani edouardi] (Crested Guineafowl); ces plumes comme les plumes de la Pintade de Numidie sont parsemées de point blancs, mais en plus chaque point est auréolé par un cercle bleu.
 
     Canard Colvert [Anas platyrhynchos] (Mallard), ce sont aussi les plumes de flanc que l'on utilise ordinairement; celles-ci sont grises (grey ou silver) ou bronzées (bronze), la toilette mentionne laquelle des deux plumes employées; c'est dans les longues plumes de flanc de couleur grise ou bronzée que l'on découpe les ailes de ces mouches. S'il n'y a pas d'indication, le choix se portera sur les plumes bronzées.
 
     Il ne faudrait pas négliger aussi les plumes de flancs du Canard chipeau [Anas strepera] (Gadwall), du Canard siffleur d'Amérique ou Canard d' Amérique [Anas americana] (American Wigeon ou Widgeon), du Canard siffleur d'Europe [Anas penelope] (Eurasian Wigeon), et du Canard pilet [Anas acuta] (Pintail).

          - k) Il faut faire très attention lorsque l'on donne le nom des oiseaux. La traduction du mot anglais Junglefowl n'est pas Coq de Sonnerat [Gallus sonneratii] mais Coq bankiva [Gallus gallus]. Coq de Sonnerat se traduit plutôt par Grey Junglefowl.

           - l) Il existe sept espèces différentes de Cygne. Au Canada et au nord de l'Eurasie nous retrouvons le Cygne siffleur [Cygnus columbianus] (Tundra Swan); le Cygne de Bewick [Cygnus columbianus bewickii] (Bewick's Swan); le Cygne trompette [Cygnus buccinator] (Trupeter Swan); le Cygne chanteur [Cygnus cygnus] (Whooper Swan) et le Cygne tuberculé [Cygnus olor] (Mute Swan). En Terre de Feu, niche le Cygne à cou noir [Cygnus melanocoryphus] (Black-necked Swan) et en Australie, le Cygne noir [Cygnus atratus] (Black Swan). La plume préférée des monteurs est prélevée sur l'épaule de l'oiseau; les plumes de ces oiseaux sont disponibles chez les marchands spécialisés dont l'approvisionnement est assuré par des éleveurs, surtout aux États-Unis et en Hollande. Comme plumes de remplacement, nous utilisons les plumes d'épaules de l'Oie blanche domestique, d'Oie des neiges [Anser caerulescens] (Blue Goose or Snow Goose) dans sa phase blanche, de l'Oie de Ross [Anser rossii] (Ross's Goose) et en dernier recours, de plumes d'épaules de Dindon blanc domestique.

           - m) Dans une toilette de mouche, lorsqu'il est fait mention de plumes d'Outarde (Bustard) dans la composition des ailes, et qu'il n'est pas spécifié le nom de l'oiseau, on devrait toujours utiliser les plumes de la Grande Outarde [Otis tarda] (Great Bustard). Il serait faux de prétendre qu'il s'agit des plumes de l'une ou l'autre des 25 espèces qui composent cette famille d'oiseaux, car au moment où ces mouches furent créées, une très grande partie de ces oiseaux n'avait pas encore été découverte et donc pas encore parvenue en Angleterre ou ailleurs en Europe. Ce sont les auteurs de la fin de l'époque du Classicisme, les monteurs qui reprirent ces mouches et ceux qui rééditèrent les livres qui ont ajouté, souvent sans avoir fait de recherches sérieuses, certains noms d'oiseaux dont les plumes étaient intéressantes et disponibles.

     Les plumes des ailes et de la queue de la Grande Outarde, sont barrées dans les couleurs de cannelle et de brun. Certains auteurs peu renseignés se permettent de la désigner sous le nom de Florican bustard; ceci est faux car le nom en anglais de cet oiseau est Bengal florican, en français Outarde du Bingale [Eupodotis bengalensis].

     Les plumes tachetées ou pivelées de brun, beige et caramel sont récupérées sur l'Outarde du Sénégal [Eupodotis senegalensis] (Senegal bustard), que les Anglos appellent Speckeled bustard. Ce sont généralement des plumes peu foncées. Pour des plumes plus foncées et plus longues, celles de l'Outarde de Ludwig [Neotis ludwigii] (Ludwig's bustard) sont à recommandées. Depuis quelques années (1986) quelques éleveurs américains ont réussit à faire se reproduire quelques Outardes kori [Ardeotis kori] (Kori Bustard) dont les plumes tachetées des ailes et de la queue se rapprochent de celles de l'Outarde du Sénégal. Tout comme celle-ci, l'Outarde kori est un oiseau de grande taille, les plumes que recherchent les monteurs de Classiques mesurent entre 25 et 50 centimètres de longueur et les barbes font de 2.5 à 12.5 centimètres. Pour ceux que cela intéresse, vous pouvez tenter d'obtenir ces plumes chez Kevin & Cindy Schneider, Featherway, 14292 Jennings, Vista Way, Lakeside, Califomia 92040, USA; mais attendez-vous à payer le prix; un ami a dû débourser la rondelette somme de 800$ canadiens pour une paire de plumes de 45 centimètres de longueur.
 
     En cherchant bien, les plumes alla ires et caudales du Dindon sauvage [Meleagris gallopavo] (Wild Turkey), ou du Faisan vénéré [Syrmaticus reevesi] (Reeves's Pheasant) de l'Effraie des clochers [Tyto alba] (Common Barn-owl), du Faisan de Colchide [Phasianus colchicus] (Ring-necked Pheasant), peuvent être des substituts de premier ordre. Aussi; il ne faudrait pas oublier les plumes de Bernaches et des Oies sauvages qui sont des oiseaux assez semblables aux Outardes. Certaines de ces plumes sont barrées et d'autres sont tachetées; parfois un tram page dans de la teinture peut produire des résultats étonnants. 

     Il est faux de prétendre que les plumes servant au montage des palmes qui chenillent le corps des mouches de type Spey Flies doivent toujours provenir du corps du Héron. En Europe, les monteurs utilisent les plumes du Héron cendré [Ardea cinerea] (Grey Heron) ou du Héron coiffé [Piherodius pileatus] (Gray Heron). Généralement en Amérique nous utilisons les plumes du Grand Héron [Ardeaherodias] (Great blue Heron).

     À l'origine, les monteurs vivant sur les rives de cette fameuse Rivière d'Écosse, utilisent les plumes de Coqs élevés dans les fermettes des environs, même les établissements hôteliers du temps possèdent leur propre basse-cour.

    Voici l'extrait d'une lettre que Francis Francis reçue de M.C, Grant vers 1866:
 
     « Cher Monsieur.- Tel que promis, je vous fais parvenir les toilettes des mouches de type Spey ci-jointes, deux PURPLE KING et une GREEN KING que vous distinguerez aisément. Les plumes, pour former la palmure, proviennent de Coqs écossais et sont prises sur le bas du corps de l'oiseau de chaque côté de la queue (croupion) ou du bout des ailes. Ces Coqs sont rarement vus en dehors de chez les monteurs de mouches de la Spey qui les élèvent strictement pour leur plumage ».
 
     D'ailleurs, à la lecture de livres anciens ou contemporains vous constaterez que les Anglophones utilisent à tort les mots SPEY HACKLES pour désigner les faucilles, ces grandes plumes (rectrices) en forme de faucilles qui ornent la queue du coq, les mots justes seraient TAIL FEATHERS ou TAIL HACKLES.
 
     Les corps des toutes premières « Spey » furent enrubannés par des plumes aux longues fibres prélevées sur une espèce de Coq aujourd'hui disparue. Le dernier est mort semble-t'il peu avant la Deuxième Guerre Mondiale. Il s'agissait d'un Coq qui avait été castré, donc un Chapon d'environ sept kilos (l5 lb) que l'on élevait dans les basses-cours des fermettes parsemées çà et là sur les rives de la Rivière Spey. Les plumes réservées pour le montage des « Spey Flies », se retrouvaient sur les côtés extérieurs et la base de la queue, ou au bout des ailes; seulement quelques douzaines de plumes par oiseau. Comme chez toutes les volailles, on retrouvait une gamme variée de couleurs; noir, brun, brun-roux et autres variantes.
 
     Pour ma satisfaction personnelle, et pour donner une réponse claire et précise aux puristes du montage de mouches Classiques,je suis entré en contact avec des monteurs Écossais qui participent chaque année au CHAMPIONNAT MONDIAL de MONTAGE de MOUCHES à SAUMON de la FQSA et qui résident sur les rives de la Spey. Ces derniers m'ont confirmé que les plumes qu'ils utilisent pour façonner la palmure du corps de ce type de mouche proviennent du dessous de la queue (croupion), dessus et dessous des ailes (les pelles) ou d'entre les cuisses (culotte) de vulgaires Coqs trouvés dans les basses-cours des fermes de la région. Pourquoi être plus catholique que le Pape et vouloir à tout prix des plumes de SPEY COCK, un oiseau qui n'existe plus que dans la légende?

     Un de ces monteurs m'a mentionné qu'à chaque année il se procure une douzaine de ces Coqs; il achète toujours des oiseaux âgés de trois ou quatre ans, parce que les plumes qu'il peut arracher sur la peau de ces volatiles sont d'une longueur exceptionnelle et que les barbes sont longues et souples. De plus il sélectionne des oiseaux pour la couleur de leurs plumes, brun-roux, noir, blanc, différentes teintes de gris. Avec ces longues plumes il peut fabriquer les grosses mouches de 4/0 à 6/0, utilisées pour la pêche printanière; ces pêcheurs Écossais propulsent ces terribles mouches avec des cannes à deux mains mesurant parfois jusqu'à 22 pieds, ils pratiquent un type de lancer appelé, SPEY CAST.
 
     Ceci contredit les avancés de Joseph D. Bates, Jr. qui mentionne dans « The Art of Salmon Fly » publié en 1987, que le Coq de la Spey est une race presque éteinte; c'est une race d'oiseau qui n'a vraiment jamais existé. Les Coqs sur lesquels les plumes étaient arrachées sont disparus avec la guerre, cependant les monteurs de mouches de la vallée de la Spey mettent des efforts pour recréer des oiseaux, qui produiraient des plumes de qualité égale ou sinon supérieure à celles d'autrefois.
 
     Le remplacement de la plume de Coq sur certaines vieilles mouches pour les plumes de Héron s'est donc produit entre 1750 et 1850, pour quelles raisons?
 
     Une des explications est sans aucun doute, qu'entre ces dates nous nous retrouvons dans la période où l'Angleterre règne sur une très grande partie du monde et qu' i1 est facile pour les monteurs de mouches de se procurer des plumes des oiseaux exotiques que les plumistes et chapeliers achètent des armateurs. Certains commerçants Anglais arment des bateaux qui écument les mers à la recherche d'oiseaux qu'ils tuent par milliers, et ramènent en Europe des plumes et des peaux d'oiseaux qu'ils vendent à grands profits pour la chapellerie surtout. Il ne faut pas oublier que jusqu'en 1920 et même, un peu plus tard, la mode est au chapeau à plumes pour ces dames.
 
     Aussitôt que 1870, certains pays passent des lois visant à régir la chasse massive d'oiseaux pour leur plumage. Avant le début du XXe siècle, il n'y a aucune loi régularisant le marché de la faune. Le « Lacey Act », la pierre angulaire de la conservation chez nos voisins Américains, est entériné en 1900, après quatre années de débats forts animés. Ce traité régit le commerce inter-états des plumes, mais ce n'est qu'en 1916 que la chasse aux oiseaux est prohibés. Le traité sur les oiseaux migrateurs conclut entre la Grande-Bretagne, le Mexique, les États-unis et le Canada, confère aux gouvernements fédéraux la juridiction sur la capture de toutes les espèces migratoires. Ce traité établit une saison fermée, du dix mars au premier septembre et donne là une protection complète pour toutes les espèces d'oiseaux chanteurs et autres. Le traité entre en vigueur le trois juillet 1918.
 
     Cette chasse intensive s'est aussi faite pour le Héron; de ce fait, les monteurs du temps du Classicisme, A.E. Knox, Francis Francis, G.M. Kelson, Pryce-Tannatt, et combien d'autres ont la chance de se procurer les plumes convoitées à prix raisonnable; les monteurs de mouches sont les vidangeurs des plumistes et chapeliers.

     Il est vrai que les longues plumes du cou, du poitrail et de flancs du Héron se prêtent admirablement bien à la confection des palmes sur le corps d'une mouche de type Spey. Partout dans le monde, les Hérons, on en compte 21 espèces différentes, jouissent de protection et nous devons, dans la mesure du possible, trouver des plumes de remplacement. Pour les mouches de petites dimensions, les plumes les plus adéquates se retrouvent chez le Faisan de Colchide [Phasianus colchicus] (Ring-necked Pheasant) ou si vous aimez mieux, Faisan à collier. Il suffit de teindre la peau complète d'un Faisan, cependant la couleur noire est l'une des couleurs des plus difficiles à obtenir. En premier, dégraisser la peau; en deuxième, teindre la peau dans un mélange de trois parties de teinture bleu marine et d'une partie de vert foncé; en troisième reteindre dans de la teinture pour cheveux Miss Clarol de couleur noire. Vous obtiendrez ainsi des plumes d'un noir brillant avec un miroitement bleuté.
 
     On peut utiliser aussi les plumes de la Grande aigrette [Casmerodius albus] (Great Egret); de l'Aigrette neigeuse [Egretta thula] (Snowy Egret); du Héron garde-boeufs [Bubulcus ibis] (Cattle Egret); de l'Aigrette roussâtre [Egretta rufescens] (Reddish Egret); du Héron à ventre blanc [Egretta tricolor] (Tricolored Heron); du Petit héron bleu [Egretta caerulea] (Little blue Heron); du Héron vert [Butorides striatus] (Green-backed Heron); du Bihoreau à couronne noire [Nycticorax nycticorax] (Black-crowned Night-heron); du Bihoreau violacé [Nycticorax violaceus] (Yellow-crowned Night-heron); du Butor d'Amérique [Botaurus lentiginosus] (Américan Bitten) etdu Petit butor [Ixobrychus exilis] (Least Bitten); de l'Oie domestique; du Dindon sauvage [Meleagris gallopavo] (Wild Turkey) ou domestique.
 
     Mais pourquoi ne pas revenir au bon vieux Coq? Nous pouvons, pour qui s'en donne la peine, trouver dans nos campagnes québécoises, quelques volatiles qui feraient l'affaire de beaucoup de monteurs. Vous savez, les Poussins de Pâques donnent des Coqs qu'aucun monteur de mouches ne rejetterait. Dans tous les cas toujours employer les plumes dont la tige est mince, souple, et ne jamais faire plus de cinq enroulements autour du corps de votre mouche. 

     D'après mes recherches, les premières « Spey » à pêcher au Québec, furent misent à l'eau sur la Matapédia à la fin du siècle dernier. Sans doute par un membre du club de cette magnifique rivière. D'après le regretté Jean-Paul Dubé, ces mouches avaient été données en cadeau à cet heureux saumonier par un militaire anglais ayant séjourné au Québec durant un certain temps. Ce militaire ayant eu le privilège de prendre quelques saumons en compagnie de son hôte, dans différentes rivières de chez nous. Toujours d'après Monsieur Dubé, les frères Alfred (Alf.) et Arthur (Art.) Lapointe montaient occasionnellement des mouches de type Spey pour certains de leurs richissimes clients de Montréal, de Toronto, de New-York, de Boston et d'ailleurs.

     Déjà en 1977, nous pouvons trouver dans « Le Saumon » de ce Cher Monsieur Dubé, les toilettes de trois mouches de type Spey. Mouches que Jean-Paul appelle, les Mouches à Pete, créations de son neveu, Pete Dubé, aujourd'hui propriétaire de l'hôtel Restigouche à Matapédia. MATAPEDIA SILVER HERON, MATAPEDIA GOLDEN HERON, et PETE'S PARR, tels sont leurs noms.
 
     Au cours des dernières années quelques monteurs du Québec ont créé des mouches de style Spey. Le premier qui me vient à l'idée, est Marc Leblanc de Maria, ce merveilleux artiste du montage de mouches à saumon. Nous retrouvons dans « Flies for Atlantic Salmon » de Dick Stewart et Farrow Allen, les toilettes des mouches de Marc; la « GREEN SPEY », la « PICASSE » et la « PURPLE SPEY ». Dernièrement Marc me faisait parvenir par courrier quelques nouvelles toilettes: une modification de la « PICASSE », et une « JONE'S SPÉCIALE ». De plus Marc me mentionne qu'il travaille présentement sur deux nouvelle « Spey » pour l'été 1994, et qu'il me dévoilera les toilettes qu'après essais durant la saison.
 
     J'ai aussi les toilettes de deux magnifiques mouches créées par Marc pour le CHAMPIONNAT MONDIAL 1994 de MONTAGE de MOUCHES à SAUMON de la FQSA, une « BONAVENTURE » avec ailes en plumes et une « BONAVENTURE » avec l'aile en poils.
 
     Bien sûr qu'il y a beaucoup d'autres monteurs qui s'intéressent à ce type de mouches; mais bien peu nous sont connus. Toute la communauté des saumoniers qui fréquentent les rivières québécoises devront fairent leur deuil de certaines de ces mouches, car les toilettes de plusieurs de ces créations se perdront parce qu'elles n'auront pas été publiées ou répertoriées.
 
     J'ai réussi à répertorier les toilettes d'une mouche de Marc Pontbriand, d'une de Michel Beaudin, d'une mouche de Michel Boivin et deux de Frédéric Lévesques; bien sûr il y a les miennes.

     Dans « DRIFFIELD ANGLER » publié en 1808 par Alexander Mackintosh, nous pouvons lire ceci: « J'ai capturé un saumon Atlantique en pêchant à la mouche au Castle-Menzies en 1765 qui pesait 54 1/2 livres ». Mackintosh énumère une liste de sept mouches parmi lesquelles la « BLACK DOG ».
 
     De plus Mackintosh recommande une canne de 18 pieds de quatre sections dont la pointe est interchangeable pour le lancer léger. Cette dernière section longue de 6 à 9 pouces est faite d'un fanon de baleine qui absorbe bien les chocs du ferrage et des sauts intrépides du saumon.
 
     Certains pêcheurs tel Alain Lemieux de Cap-St-Ignace, fait sa pêche du printemps en eau haute et sa pêche de fin de saison avec des mouches de type Spey et Dee, exclusivement. Alain emploie alors sa canne préférée, une Loomis à deux mains de 14 pieds. Il projette ses mouches en se servant du Spey cast. D'après les détails qu'il m'a donnés, une fois la mouche à l'eau il laisse dériver et allonge à chaque lancer sa soie d'un pied afin de balayer la fosse en entier.
 
     En fin de compte, les mouches de type « Spey » se pêchent comme toutes les autres mouches noyées.

     Les saumoniers de la Côte Ouest et nos voisins Américains utilisent des mouches de type Spey pour pêcher la Truite arc-en-ciel anadrome (Truite à tête d 'acier) [Oncorhynchus mykiss] (Steelhead). Bien sûr qu'il leur arrive aussi de prendre du Saumon chinook [Oncorhynchus tshawytscha] (King Salmon), du Saumon kéta [Oncorhynchus keta] (Chum Salmon), du Saumon bossu ou Saumon rose [Oncorhynchus gorbuscha] (Pink Salmon), du Saumon Coho [Oncorhynchus Hisutch] (Coho Salmon), du Saumon nerka ou Saumon rouge [Oncorhynchus nerka] (Sockeye Salmon), et de la Truite gorge-coupée [Salmo clarki] (Cutthroat).
 
     Roderick Haig-Brown, pêcheur et auteur est le premier à présenter des mouches de type Spey pour pêcher le Steelhead. Il vit le jour et vécut en Angleterre, où il y fit son apprentissage de la pêche. Haig-Brown était un fervent pêcheur de Truite brune [Salmo trutta] (Brown trout) et de Saumon Atlantique [Salmo salar] (Atlantic Salmon). Une note s'impose ici: En Angleterre la Truite brune qui vitdans les rivières àsaumon va à la mer tout comme notre Omble de fontaine [Salvenilus fontanalis] (Brook Trout), ainsi la désigne-t-on comme Truite de mer. Les gentlemen pêcheurs britanniques du début du XXe siècle préfèrent les classiques; cependant quelques pêcheurs commencent à se tourner vers des mouches moins compliquées à monter, Roderick Haig-Brown est de ceux-là.
 
     Il ne faudrait pas oublier les espèces de Saumons que les américains ont introduites dans les Grands Lacs et leurs tributaires.
 
     En 1920, quand pour la première fois il ouvrit sa boîte à mouches sur les berges des rivières de son pays d'adoption, la Colombie Britannique, ses mouches de prédilection étaient les mouches classiques pour le Saumon Atlantique.
 
     Dans son livre « The Western Angler » publié en 1939, il écrit: « En été, de bonnes mouches noyées, telles les classiques pour le Saumon Atlantique, en fonction du pêcheur qui les utilise, font bien l'affaire pour le Steelhead. Les uns pourraient connaître une bonne saison de pêche en n'utilisant qu'une JOCK SCOTT, mais en variant la grosseur, soit de un à douze. La plupart des mouches pour le Saumon Atlantique rapporteront leurs dividendes. Comme la plupart des pêcheurs, je transporte avec moi une quantité impressionnante de mouches; même si une réalité m'oblige à me restreindre à trois mouches seulement; alors je choisis sans hésitation, la SILVER LADY, la JOCK SCOTT et une version eau basse de la LADY CAROLINE. Pour la pêche (greased-line) à la soie flottante, je crois que deux mouches seulement s'avèrent nécessaires, la BLUE CHARM et la LADY CAROLINE et je dirais même que la BLUE CHARM est superflue, quoi qu'il en soit par journée sombre, parfois. Le Steelhead affectionne particulièrement la LADY CAROLINE qu'elle soit pêchée avec une ligne flottante ou noyée. »
 
     Pas surprenant que Haig-Brown ai reconnu les mérites de la LADY CAROLINE, l'attrait que lui apporte sa palmure donne à cette mouche une vivacité sous l'eau tout en lui gardant une ligne fluide. Elle est loin d'être décevante car les barbes de sa palmure et ses ailes ne se contorsionnent pas sur le corps de la mouche, ce qui ne gâche pas sa présentation.
 
     Le Steelhead réagit en mordant à la mouche probablement pour deux raisons; Les mouches de type Spey ressemblent à des crevettes à des degrés divers, ce qui enclenche la réaction instinctive; deuxièmement, il attaque parce que la mouche viole le territoire que le Steelhead s'approprie, puisqu'il remonte la rivière pour s'accoupler.
 
     Une illustration du livre de Bates présente une BLACK DOG montée par Syd Glasso en 1975. Ailes mixtes de teintes voyantes comme celles des mouches pour le Saumon Atlantique des années 1890. Quoique la mouche s'inspire et ressemble à la BLACK DOG créée par le père de George Mortimer Kelson et à celle de Sir Herbert Maxwell ou encore à celle de Francis Francis, Glasso y apporta certaines adaptations personnelles afin de la faire ressembler encore plus à une mouche de type Spey conventionnelle.
 
     Bates dit: « La BLACK DOG est typique des vieux montages, dans le fait qu'elle a fait l'objet d'une multitude d'adaptations au cours des ans. En fonction des circonstances, certains croyaient améliorer la mouche, d'autres étaient à court de tel ou tel matériau entrant dans la composition. Glasso, lui, la modifia en mouche pour le Steelhead. »
 
     Des monteurs américains qui se sont spécialisés dans le montage des mouches de type Spey pour le Steelhead, il y a bien sûr Syd Glasso, le plus connu, aussi Walter Johnson, Keith Mootry, Dave McNeese, Bill Chinn, Joe Howell et bien d'autres. Si cela vous intéresse, vous pouvez trouver une grande variété de modèles de Speys dans « Flies for Steelhead » écrit par Dick Stewart et Farrow Allen. 

 
Ferret: Cordonnet argent.
Cul: Filoselle jaune canari (BCS 49).
Queue: Plume d'aigrette de Faisan doré.
Toupet: Plume d'Ibis.
Fraise: Frange d'une plume noire d'Autruche.
Palmure: Plume noire de Héron à compter du 3ième enroulement de filoselle.
Côtes: Filoselle jaune et laminette ovale argent de chaque côté de la filoselle.
Corps: Filoselle noire.
Sous-ailes: 2 daguettes rouge orangé dos à dos recouvertes de chaque côté par un long onglet de Coq de Sonnerat.
Ailes: Mariage de bandes de plumes de Canard branchue non barrées, claire de Grande Outarde, de queue Faisan de Lady Amherst, d'épaule de Cygne teintes écarlate (BCS 85) et jaune (BCS 52).
Coiffe: 2 plumes d'aigrette de Faisan doré.
Tête: Noire.

     Il est plus que probable que le créateur de cette mouche soit le père de Kelson. Comme toutes les autres mouches, la BLACK DOG a du subir les modifications du temps. Les monteurs et les auteurs tels Francis Francis, Sir Herbert Maxwell et autres ont tous apporté une certaine touche personnelle.

 
Côtes: Lame or, avec un fil de broderie or et un autre argent entre les enroulements; égale distance les uns des autres.
Corps: Laine de Berlin de couleur noir.
Palmure: Lancette teinte noire de la poitrine d'un Héron cendré à très longues barbes.
Ailes: Segments de plumes d'aile de Canard colvert.

    C'est sans aucun doute la plus simple des mouches de la Spey. Sa description nous est fournie par A.E. Knox, l'auteur de « Autumn on the Spey » (1871). Dans ce livre, Knox décrit plusieurs vieilles mouches de la Spey, dont la GOLD REEACH, la CULDRAIN FLY, et la CARRON. Monsieur Knox mentione que les Spey ne doivent pas avoir de tête. Un autre auteur, Anthony Crossley, « The Floating Line for Salmon and Sea Trout », (1939), proclame que la BLACK HERON dans sa version originale est la meilleure mouche à saumon qui existe.
 
     Nous retrouvons différentes versions de cette toilette. La première version est identique à celle décrite ci haut excepté qu'il y a seulement une aile simple typique aux anciennes mouches de la Spey et que celle-ci est attachée basse.
 
     La seconde version: ferret, laminette argent; queue, courte plume de crête de Faisan doré ou encore d'une plume d'Ibis rouge; cul, 2 enroulements de filoselle jaune (BCS 49); corps, filoselle noire; côtes, enroulements d’une unique laminette ovale ou ronde argent; palmure, plume noire de Héron ne débutant son chenillage qu'au troisième tour des côtes; ailes, 2 segments de plumes de flancs de Sarcelle très marquées.
 
     Troisième version: ferret, lame argent; queue, petite plume de crête de Faisan doré; cul, 2 enroulement de filoselle jaune (BCS 49); corps, filoselle noire; côtes, laminette ovale ou ronde argent; palmure, plume noire de Heron cendré ne débutant son chenillage qu'au troisième tours des côtes; gorge, Pintade; ailes, 2 segments de plumes d'ailes d'une Oie grise foncée; tête, très petite et noire.
 
     Une autre version nous est offerte par un américain du nom de Robert Veverka de Underhill, Vermont. D'après Dick Stewart et Farrow Allen, les co-auteurs de « Flies for Atlantic Salmon », Veverka est un spécialiste des mouches de type Spey, et il s'intéresse aux plumes de remplacement du Héron; plumes de Foulque d'Amérique [Fulicaaméricana] (American Coot) ou plumes du bas du dos de coq de couleur gris pour les plumes grises du Grand Héron [Ardeaherodias] (Great blue Heron). Pour les plumes noires, sa proposition est la suivante: Plumes de crête de Faisan argenté [Lophura nycthemera] (Silver Pheasant), de plumes teintes noires de dos du Faisan de Colchide [Phasianus colchicus] (Ring-necked Pheasant), de plumes du bas du dos de coq de couleur noir ou de plumes noires du dos du Harle couronné mieux connu sous le nom de Bec-scie couronné [Lophodytes cucullatus] (Hooden Merganser). Ferret, lame argent; queue, plume de crête de Faisan doré; côtes, lame argent; palmure, 2 enroulements avec une plume noire de Héron et une petite quantité de fibres d'une plume noire de Héron attachée à la gorge; corps, 2 enroulements de filoselle jaune (BCS 52) et filoselle noire pour le reste; ailes, 2 bandes de plume de Sarcelle barrées noir et blanc. 

 
Côtes: Du côté opposé, étroite lame or; du côté rapproché, étroite lame argent. Enroulez les deux dans le sens contraire des aiguilles d'une montre en prenant soin que les enroulements soient à égale distance l'un de l'autre.
Cul: 3 enroulements de laine de Berlin de couleur orange (BCS 77).
Palmure: Plume noire du croupion d'un Coq de la Spey attachée par la pointe et chenillée dans le sens des aiguilles d'une montre et passant sur chacun des enroulements des côtes.
Corps: Laine de Berlin de couleur noire.
Gorge: Un enroulement d'une plume de Sarcelle.
Ailes: 2 segments de plumes bronzées de flanc du Canard colvert.
Canard colvert [Anas platyrhychos] (Mallard).
Sarcelle d'hiver [Anas crecca crecca] (Common Teal).
 
Cette mouche est l'une des plus vieilles mouches de la Spey, une vieille standard comme disent les saumoniers de cette rivière Écossaise. 

 
Côtes: Lame et laminette ovales argent.
Palmure: Plume de Héron cendré; enroulements débutant au second tour des côtes.
Corps:2/3 arrière, filoselle orange (BCS 77); 1/3 arrière, bourre de Blanchon orange (BCS77).
Bavette: Plume de Sarcelle.
Ailes: 2 segments de plumes bronzées de flanc du Canard colvert.
Tête: Rouge.

    Cette famille compte 5 membres; BLACK HERON, GOLD HERON, GRAY HERON, ORANGE HERON et BROWN HERON.

 
Ferret: Cordonnet argent.
Cul: En 2 parties égales, filoselle crême (BCS 120) et filoselle cramoisie (BCS 90).
Queue: Fibres de plumes d'Ibis, bleu poudre de Ara bleu, de pèlerine de Faisan doré et d'aile de Paon.
Toupet: 2 courts segments étroits de plumes de Canard branchu.
Fraise: Frange noire d'une plume d'Autruche.
Côtes: Lame argent et cordonnet argent.
Palmure: Lancette teinte noire de Héron cendré débutant ses enroulements avec la partie bleue du corps.
Corps: 2 enroulements de filoselle cardinal (BCS 126); bourre de Blanchon bleu foncé (BCS 132) et bourre de Blanchon noire (BCS 118), en 2 parties égales.
Gorge: Plume de Poule de Guinée ou Pintade.
Sous-ailes: Fibres de plumes d'ailes de Paon teintes cardinal (BCS 126), bleu poudre de Ara bleu et jaune, rouge de Ara rouge et de Sarcelle.
Ailes: Mariage de segments de plumes de queue de Faisan doré, de flanc de Pintade et de Canard colvert.
Coiffe: Plume de crête de Faisan doré.
Épaules: Onglets de Coq de Sonnerat.
Joues: Plume de Coracine ignite ou Corbeau Indien.
Tête: Frange noire d'une plume d'Autruche.

 
Corps: Laine de Berlin orange.
Côtes: Lame argent, filoselle écarlate (BCS 85), et fil de broderie argent (monté dans l'autre sens).
Palmure: Lancette teinte noire de Héron cendré; débuter les enroulements au 4e tour des côtes.
Gorge: Plumes de Sarcelle.
Ailes: Segments de plumes bronzées de flancs de Canard colvert (courtes).
Tête: Noire.
 
     La CARRON FLY est réellement une des très anciennes mouches de la Rivière Spey. Cette mouche, avec sa longue trainée de barbes d'une plume de Héron, ses côtes larges et ses courtes ailes couchées à plat sur le corps est très représentative des mouches qui étaient utilisées par les saumoniers de la Spey avant l'arrivée des mouches de type classique. La toilette ci-haut décrite n'est pas la plus vieille mais celle de la mouche encore la plus populaire aujourd'hui.
 
     Comme pour toutes les autres mouches, la CARRON FLY n'a pu échapper aux modifications du temps, car tous, Pryce- Tannatt, Kelson, Hardy et Hale, nous proposent tous leur propre version. 

 
Corps: Laine de Berlin noire.
Côtes: Lame argent, à lequelle est adossé un brin de filoselle orange (BCS 77) suivi d'un brin de filoselle jaune (BCS 45).
Palmure: Plume noir jais de Coq de la Spey.
Aile: Plume grise de flanc de Canard colvert.

     La description de la CULDRAIN FLY se retrouve dans « Autumn on the Spey » (1871) seulement; il semble que seul Mr. A.E. Knox connaissait cette vieille mouche de la rivière Spey. Il est vrai qu'elle est, comme la LADY CAROLINE et la GREY HERON, une mouche assez simple. Toutes les mouches incluses dans le livre de Knox ont été montées par un des meilleurs monteurs du temps, Mr Shanks de Craigellachie. Donc Knox n'est pas le créateur des 16 mouches décrites dans son livre, nous en devons certaines à Shanks.

 
Cul: 3 enroulements de laine de Berlinjaune (BCS 45).
Côtes: Lame argent et petite laminette ovale or; fil à broderrouge (BCS 81). fil à broder bleu (BCS 134), tous à égale distance l'un de l'autre.
Corps: Laine de Berlin noire.
Palmure: Plume noire du croupion d'un Coq de la Spey; palmez la plume dans le sens contraire des aiguilles d'une montre et enroulez étroitement par dessus les côtes.
Gorge: Plume rougeâtre du dos d'un Faisan doré.
Ailes: Segments d'une plume de couleur cannelle de Dindon sauvage.
Tête: Laine de Berlin orange (BCS 77) qui à été légèrement ébouriffée.

    Nous devons le nom de cette mouche à Mr Little Gilmore, qui la baptisa du nom de son créateur, Mr John Dallas. Kelson en obtint la toilette de Mr C.M. Burn, le maître de pêche à Pitcoy. Kelson reçu aussi une mouche de Mr Dallas lui même, mouche qui correspondait en tous points à la description reçue plus tôt.
 
     La DALLAS FLY, qui est une mouche type des mouches Spey, est originaire de la vallée de la Spey ou elle est encore des plus populaires. Deux caractéristiques essentielles de ce type de mouche; côtes larges et aile (s) courte (s). Kelson mentionne que ce type de mouche doit avoir un corps court; pour la DALLAS FLY, l'arrière du corps se situe à 1/8" en avant de la pointe de l'hameçon. C'est la mouche au corps le moins long de toutes les mouches de type Spey. 

 
Ferret: Très petite laminette or.
Queue: Barbes d'une plume souple grizzly teinte jaune.
Palmure: Plume noire de Grand Héron; débute au troisième enroulement des côtes.
Côtes: Très petite laminette or.
Corps: Lame argent.
Aile: Quelques fibres d'une plume de pèlerine de Faisan doré recouvertes par des poils d'Écureuil gris.
Bavette: Plume de Pintade.
Cornes: Barbes de Ara bleu.

    Cette mouche fut présentée au CHAMPIONNAT MONDIAL de MONTAGE de MOUCHES à SAUMON de la FQSA. 

 
Ferret: 3 enroulements d'une petite laminette ovale or.
Cul: Filoselle de couleur orange (BCS 77).
Palmure: Plume noire de Grand Héron.
Côtes: Dans le sens contraire des aiguilles d'une montre, 3 enroulements d'une étroite lame or, sur la demie arrière du corps seulement.
1/2 arrière du corps: Axxel de couleur perle.
Voile: Quelques barbes d'une plume de pèlerine de Faisan doré.
Palmure: Plume noire de Grand Héron.
Côtes: Dans le sens contraire des aiguilles d'une montre, petite laminette ovale or.
1/2 avant du corps: Mohair de couleur noire.
Sous-aile: Quelques brins de Hairabou (923).
Aile: Poils de Renard gris.
Collet: Plume noire de Grand Héron.
Tête: Noire.

    Cette mouche n'a pas encore goûté l'eau des rivières à saumon du Québec. Elle est une variante de la mouche" FQSA 94" qui m'a été commandée par Bernard Baudin, le président de la FQSA, pour remettre en cadeau à chacun des membres de la Fédération pour le Saumon Atlantique du Québec.

 
Queue: Pointes de plumes jaunes prises sur le dos d'un Faisan doré.
Côtes: Cordonnet argent et lame argent; enroulements dans le sens des aiguilles d'une montre.
Palmure: Plume noire du croupion d'un Coq de la Spey: attachée par la tige et chenillée par dessus les côtes dans le sens contraire des aiguilles d'une montre.
Corps: 3 enroulements de laine de Berlin jaune doré (BCS 53) et le reste, laine de Berlin noire.
Gorge: Plume de Sarcelle.
Ailes: 2 longs onglets de Coq de Sonnerat dos à dos s'étendant jusqu'à mi-queue; 2 onglets de Coq de Sonnerat couvrant à demi les premiers; 2 onglets de Coq de Sonnerat couvrant à demi les deuxièmes; barbes d'une plume de flanc de Sarcelle s'étirant sur et jusqu'à mi-queue.
Tête: Laine de Berlin de couleur jaune doré (BCS 53).

    C'est la première des 4 Speys venant de la famille de saumoniers que sont les Grant. Les Grant vivent au Castle Grant, sur les rives d'un des meilleurs parcours de la Spey. Le Major Grant en cette fin de XIXe siècle est considéré comme l'autorité en matière de pêche sur la rivière Spey. La GLED GRANT semble la plus vieille des mouches de cette famille.

 
Ferret: Cordonnet argent.
Cul: Filoselle de couleur bourgogne (BCS 90).
Queue: Plume de crête de Faisan doré.
Fraise: Frange de couleur noire d'une plume d'Autruche.
Côtes: Lame argent.
Palmure: Plume noire du croupion d'un Coq de la Spey: attachée par la tige et chenillée par dessus les côtes dans le sens contraire des aiguilles d'une montre.
Corps: Bourre de Blanchon de couleur vert olive (BCS 1).
Gorge: Plume bleu de Geai et de Sarcelle.
Sous-ailes: Barbes d'une plume de la pèlerine de Faisan doré.
Ailes: Pintade, mariage de segments de plumes claires de Dindon sauvage et de plumes de la queue de Faisan doré.
Joues: Canard colvert.
Coiffe: Plume de crête de Faisan doré.
Tête: Frange de couleur noire d'une plume d'Autruche.

    C'est la version moderne de la GLED GRANT, créée par le Major Grant vers le milieu du XIXe.

 
Côtes: Quelques enroulements de soie à broder de couleur orange posés entre quelques enroulements d'une lame or.
Palmure: Plume souple d'un Coq de la Spey roux.
Corps: Laine de Berlin de couleur olive obtenu en mélangeant des laines de couleur rouge, vert et violet.
Aile: Grise de flanc de Canard colvert ou Sarcelle ..

    Cette mouche est une variante de la GOLD-GREEN REEACH.

 
Côtes: Lame or, avec un fil de broderie or et un autre argent entre les enroulements; égale distance les uns des autres.
Corps: Laine de Berlin de couleur noire.
Palmure: Plume gris ardoise d'un Héron cendré.
Ailes: Segments de plumes d'aile de Canard colvert.

    Seul Knox donne la toilette de cette autre mouche de la famille des HERON. Celle-ci est montée comme la BLACK HERON sauf que la palmure est montée avec une plume gris ardoise de Héron Cendré. C'est la moins connue de cette série de mouches.

 
Côtes: Quelques enroulements de soie à broder de couleur or posés entre quelques enroulements d'une lame or.
Palmure: Plume souple d'un Coq de la Spey roux.
Corps: Laine de Berlin de couleur olive obtenue en mélangeant des laines de couleur rouge, vert et violet.
Bavette: Plume de Sarcelle ou Pintade.
Aile: Plume grise de Canard colvert.

    C'est l'une des 16 mouches décrite par A.E. Knox dans son livre « Autumns on the Spey »

 
Cul*: Filoselle de couleur orange (BCS 77).
Côtes: 3 enroulements de très petits traits or fixés entre 3 enroulements d'une lame or.
Palmure: Plume fine et souple prise sous les faucilles d'un Coq de la Spey roux.
Corps: Laine de Berlin de couleur noire. *
Bavette: Sarcelle ou Pintade.
Aile: Canard colvert.

    * Le cul en filoselle de couleur orange (BCS 77) est facultatif.

    Dans certain vieux livres, la description de la toilette de cette mouche est vague et difficile à comprendre. C'est Gorges Mortimer Kelson qui le premier la décrit dans un ordre rationnel.

 
Côtes: En partant de points différents et enroulés dans le sens contraire des aiguilles d'une montre, étroite lame or, cordonnet or et cordonnet argent; tous à égale distance l'un de l'autre.
Palmure: Plume brun-roux du croupion d'un Coq de la Spey; attachée par la tige et chenillée dans le sens des aiguilles d'une montre au dessus des côtes.
Cul: 2 enroulements de laine de Berlin de couleur orange (BCS 77).
Corps: Laine de Berlin noire.
Bavette: 2 enroulements d'une plume de Sarcelle.
Ailes: 2 courts segments de plumes bronzées de flancs de
Canard colvert; (foncées à la pointe, grisesà la base).

    En 1880, du 1 er juillet au 15 septembre, cette mouche a rapporté 51 saumons; c'est une tueuse.

 
Côtes: 2 ou 3 enroulements d'une très large lame or et, entre ces enroulements, quelques tours de laminette argent.
Palmure: Plumes rousses très souples de la queue d'un Coq de la Spey.
Corps: Laine de Berlin noire.
Aile: Colvert.

    Knox est le seul auteur à décrire cette mouche. Une toilette des plus simples, Knox ne donne aucune indication sur la façon de monter cette mouche. Dans quel sens sont montées la lame, la laminette, la palmure? Où commence la palmure? Cependant nous sommes certains qu'il n'y a qu'une seule aile et non deux.

 
Côtes: De points différents, étroite lame or, et étroite lame argent, enroulées à égales distances l'une de l'autre et dans le sens des aiguilles d'une montre. Soie à broder de couleur olive-vert (BCS 30) enroulée dans le sens des aiguilles d'une montre et entre les palmes de la plume.
Palmure: Plume rousse du croupion d'un Coq de la Spey; attachée par la tige et chenillée dans le sens des aiguilles d'une montre au dessus des côtes métalliques.
Corps: Mélange d'égales quantités de laine de Berlin de couleur vert (BCS 4), vert foncé (BCS 22), brun (BCS 87) et une demie portion de jaune (BCS 45); cela donne un vert fade.
Bavette: 2 enroulements d'une plume de Sarcelle.
Ailes: 2 segments de plumes bronzées de flanc de Canard colvert; (foncées à la pointe, grises à la base).

    En préparant la plume pour la palmure du corps de la mouche, ne pas enlever toutes les barbes duveteuses de la base de celle-ci, en garder au moins 2 ou 3 de chacun des côté du rachis.
 
     Cette mouche porte le nom d'un insecte qui éclôt en grand nombre à la fin d'avril sur la rivière Spey. Les pêcheurs de la Spey, comme tous les autres pêcheurs d'ailleurs, ne savaient pas en ce milieu du XIXe siècle que le saumon ne mangeait plus après son entrée en eau douce.
 
     Francis Francis mentionne quelques autres détails pour le montage de la GREEN KING. Dans cette version il décrit bien la couleur du corps, mélange de laine mohair orange et olive jaunâtre. Dans son livre « A Book on Angling » publié en (1867), il nous cite une lettre de Mr C. Grant de Aberlour où il est mention de la coloration du corps de cette mouche; elle doit passer du verdâtre au printemps et rougir de plus en plus avec l'avance des saisons.
 
     Les autres modifications apportées par F.F. sont les suivantes: côtes, lame argent et or, plus une cordonnet argent emprisonnant la tige de la plume; palmure, plume brune à pointe grise du Coq de la Spey; bavette, Sarcelle; ailes, 2 segments de plumes de flancs de Canard colvert grises avec pointes bronzées.
 
     Pryce-Tannatt nous donne une autre version. Corps, laine de Berlin verte; côtes, lames or et argent plus une soie à broder or; palmure, plume brun-roux de Coq de la Spey; bavette; Canard siffleur; ailes, bandes de plumes bronzées de flancs de Canard colvert.

 
Ferret: Étroite lame or.
Queue: Fibres d'une plume jaune du dos d'un Faisan doré.
Côtes: Lame or.
Palmure: Lancette à longues barbes d'un Goura couronné ou de Héron cendré, les barbes d'un des côtés du rachi seront enlevées après le second enroulement.
Corps: Mélange de quantités égales de laine de Berlin de couleur vert (BCS 4), vert foncé (BCS 22), brun (BCS 87) et d'une demie de jaune (BCS 45); cela donne un vert fade.
Gorge: Plume blanche tachetée d'un Butor étoilé teinte jaune (BCS 45).
Ailes: 2 segments de plumes cannelles à bout pâle de Dindon sauvage; ou mieux encore, de Milan royal.
Tête: Noire et petite.

    Tout comme la FAIRY KING a sa reine, la GREEN KING a la sienne, la GREEN QUEEN. Les couleurs de la GREEN QUEEN sont les mêmes que celles de la GREEN KING, et le corps est identique. Ce qui la différencie le plus des autres mouches de type Spey, ce sont ses ailes qui sont montées avec des segments de plumes de Dindon sauvage ou de Milan noir. Celles-ci se rapprochent des ailes des Dee Strip Winged flies.
 
     La plume utilisée pour la palmure doit être dégarnie de ses barbes sur un des côté, cela donne à la mouche une allure de fragilité et elle semble plus vivante.

 
Côtes: Petite laminette ovale argent.
Corps: Mylar de couleur vert foncé (BCS 4).
Aile: Petite quantité de poils de queue de Chevreuil teint de couleur chartreuse et quelques brins de Flashabou de couleur argent.
Collerette: Plume de flanc de Canard Colvert à très longues fibres.
Tête: Laque de couleur chartreuse.

    Cette mouche fut créée pour répondre à une demande d'un des amis de Marc. Elle est plus efficace lorsque montée sur des hameçons de grosseur #6 et #8.

 
Ferret: Laminette argent.
Côtes: Laminette argent.
Palmure: Plume noire de Grand Héron; sur la partie avant du corps seulement.
Corps: 1/3 arrière, filoselle jaune (BCS 52); 2/3 avant, bourre de blanchon vert olive (BCS 33).
Aile: Poils de Blaireau.
Bavette: Barbes d'une plume souple jaune (BCS 52).

    Cette mouche à été présentée au CHAMPIONNAT MONDIAL de MONTAGE DE MOUCHES à SAUMON de la FQSA. Son créateur est Rory E. Giennie de Courtenay, Colombie-Britannique.

 
Côtes: Lame plat argent, laminette ovale argent, laminette rond or.
Palmure: Lancette de Héron cendré.
Corps: 1/3 arrière laine de Berlin citron (BCS 52), 2/3 arrière, laine de Berlin noire.
Bavette: Plume de Pintade.
Ailes: 2 segments de plumes bronzées de Canard Colvert; (foncées à la pointe, grises à la base).
Tête: Noire.

    Comme ses cousines noires, la BLACK HERON et le la LADY CAROLINE, la GREY HERON est encore très populaire aujourd'hui. C'est sans doute la plus vieille d'entre elles. Les vieilles mouches de la Spey sont normalement assez sobres, exception faite de la CARRON FLY et de la ORANGE HEAVEM, qui ont le corps orange. Généralement aussi, lorsque la plume de Héron est utilisée, les fibres de plumes de la palmure sont généralement plus longues sur les "Speys" que sur les Dees. Pour les mouches de type Spey, la plume doit être doublée et attachée par la pointe. 

 
Ferret: Cordonnet argent.
Cul: Filoselle de couleur jaune (BCS 49).
Queue: Plume d'aigrette de Faisan doré.
Toupets: Plume d'Ibis et segment d'une plume barrée de flanc de Canard branchu.
Fraise: Frange d'une plume noire d'Autruche.
Côtes arrière: Laminette ovale argent.
1/2 arrière corps: Filoselle de couleur jaune (BeS 49).
Voiles: Plume du Paradisier festonné ou Toucan; dessus et dessous.
Couronne: Frange d'une plume noire d'Autruche.
Côtes avant: Étroite lame argent.
Palmure: Plume noire de Héron cendré; sur la 1/2 avant de la partie bleue seulement.
1/2 avant corps: Filoselle de couleur bleu (BCS 140).
Bavette: Plume de Pintade.
Ailes: Longue bande de plumes de pèlerine de Faisan de Lady Amherst.
Coiffe: 3 plumes d'aigrette de Faisan doré.
Cornes: Barbes d'une plume noire de la queue d'un Cacatoès.
Tête: Noire.

 
Côtes: Laminette ovale argent.
Corps: Axxel de couleur perle.
Aile: Petite quantité de poils blancs de queue de Chevreuil; quelques brins de Kristal Flash bleu (#14); petite quantité de poils de queue de Chevreuil de couleur brun moyen (BCS 87).
Collerette: Plume grise de Grand Héron avec barbes très longues.
Épaules: Plumes de pèlerine de Faisan de Lady Amherst; 1/3 de la longueur du corps.
Joues: Onglets de Coq de Sonnerat.
Tête: Blanche avec bande bleue au centre.

    Jacques Gérome rapporta de la Côte-Nord une streamer tandem utilisé surtout pour la truite de mer, et portant le nom de "JONE'S". Elle passe dans l'étau de Marc et en voilà le résultat.

 
Queue: Quelques fibres d'une plume rougeâtre de la poitrine du Faisan doré.
Côtes: De point différents; étroite lame or, cordonnet or et cordonnet argent enroulés à égales distances l'un de l'autre et dans le sens des aiguilles d'une montre.
Palmure: Héron cendré à partir de la queue et enroulée le long de la torsade or.
Corps: Mélange de 2 parties de laine de Berlin brune (BCS 87) et 1 partie de laine de Berlin vert-olive (BCS 33).
Bavette: 2 enroulements d'une plume rougeâtre de la poitrine du Faisan doré.
Ailes: 2 bandes d'une plume de Canard colvert brune à la pointe et grise à la base.

    Le nom du créateur de cette mouche très vieille de la Spey s'est perdu dans la nuit des temps. Il faut cependant supposer que la Lady Caroline, celle qui a inspiré cette création était une belle et délicate damoiselle.
 
     Hale et Hardy décrivent une méthode différente pour la mise en place des côtes; ils utilisent 2 laminettes or et 2 laminettes argent qui sont enroulées 1 or et 1 argent à égales distances l'une de l'autre dans le sens des aiguilles d'une montre et les 2 autres dans l'autre sens.
 
     Tant qu'à Pryce-Tannatt, le côtelage est le suivant; une lame or - une laminette ovale or - une laminette ovale argent, les - 3 enroulés dans le sens des aiguilles d'une montre à égales distances l'un de l'autre. 

 
Ferret: Très petit trait cuivre de Uni-French.
Côtes: 3 très petits traits de Uni-French, 1 or - 1 argent - 1 cuivre.
Corps: Filoselle de couleur vert (BCS 18).
Aile: Plume de Marabout de couleur vert (BCS 18).
Collerette: 3 enroulements d'une plume noire de Grand
Héron et 2 enroulements d'une plume de Sarcelle.
Épaules: Onglets de Coq de Sonnerat; posées horizontalement au corps.
Tête: Vert (BCS 22).

    En 1992, je créais cette mouche pour la pêcher sur la rivière Bonaventure, tout spécialement sur la fosse "le Green", cette populaire fosse juste en amont du pont conduisant à St-Elzéard. Je n'ai obtenu que quelques touches mais pas de saumon.

 
Côtes: 3 enroulements d'une étroite lame or, et entre ces enroulements, 3 enroulements d'une petite laminette ovale or.
Palmure: Plume grise d'un Grand Héron.
Corps: Lame de couleur argent.
Ailes: 4 pointes de lancette de Coq teintes de couleur jaune (BCS 52).
Collerette: Quelques enroulements d'une plume de Poule souple de couleur chartreuse (BCS 21).
Tête: Noire.

    Les ailes de cette mouche se montent comme les ailes d'un streamer. 

 
Ferret: Lame or.
Queue: Plume d'aigrette de Faisan de Lady Amherst.
Côte arrière: Laminette ovale or.
1/2 arrière corps: Lame or.
Côtes avant: Lame argent.
Palmure: Plume de Grand Héron fixée par la base et enroulée en chenille.
1/2 avant corps: Bourre de Blanchon noir.
Ailes: 2 segments d'une plume foncée de queue de Dindon sauvage.
Joues: Onglets de Coq de Sonnerat.
Collerette: Plume de Pintade,
Tête: Noire.

    Cette mouche nous est décrite pour la première fois dans "Le Saumon" de Jean-Paul Dubé.

 
Ferret: Lame argent.
Queue: Plume d'aigrette de Faisan doré.
Côtes arrière: Laminette ovale argent.
1/2 arrière corps: Lame argent.
Côtes avant: Lame argent.
Palmure: Plume de Grand Héron fixée par la base et enroulée en chenille.
1/2 avant corps: Bourre de Blanchon, jaune (BCS 52) et rouge (BCS 81).
Ailes: 2 étroites sections de plumes cannelle (BCS 61) de queue de Dindon sauvage.
Joues: Onglets de Coq de Sonnerat.
Collerette: Plume de Pintade,
Tête: Noire.

    Cette mouche nous est décrite pour la première fois dans « Le Saumon » de Jean-Paul Dubé. 

 
Ferret: 3 enroulements d'une laminette argent.
Cul: Uni-Nylon stretch de couleur chartreuse.
Palmure: Plume de Grand Héron teinte noire.
Côtes: Laminette argent.
Corps: Fine chenille noire.
Aile: Petite pincée de fibres d'une plume de Marabout teinte chartreuse.
Coiffe: Quelques brins de KRISTAL FLASH vert (04).
Bavette: Quelques barbes d'une plume de Pintade; s'étendant sur 1/2 distance de la pointe d'hameçon à la tête.
Joues: Onglets de Coq de Sonnerat.
Tête: Noire.

    Mouche qui a vu le jour au printemps 1993, durant la saison estivale 1993, elle a rapporté quelques beaux saumons à Marc et à quelques-uns de ses amis.

 
Ferret: Fine laminette ovale argent.
Cul: Laine de couleur chartreuse.
Corps: Laine de couleur noire.
Collerette: 3 enroulements d'une plume noire de Grand Héron dont les barbes ne dépassent pas la courbe de l'hameçon.
Gorge: Pincée de barbes d'une plume rougeâtre du dos du Faisan doré; s'étendant jusqu'à la pointe de l'hameçon.
Aile: Quelques poils teints jaune de queue de Chevreuil.
Joues: Onglets de Coq de Sonnerat; 1/3 longueur du corps.
Tête: Noire.

    D'après Michel, c'est une mouche aussi efficace que la POMPIER; ce qui n'est pas peu dire.

 
Ferret: Cordonnet argent.
Queue: Quelques barbes d'une plume de Sarcelle.
Côtes: Laminette argent.
Cul: Quelques enroulements de filoselle orange (BCS 77).
Palmure: Plume de Héron cendré, débute au second tour de lamé.
Corps: Laine de Berlin de couleur vert-olivâtre.
Ailes: 2 segments de plumes de queue de Faisan doré.

    Cette mouche est la plus simple des 4 mouches de la famille Grant et correspond parfaitement aux autres mouches de type Spey.

 
Côtes: Lame argent et laminette ovale argent.
Palmure: Plume de Héron cendré à partir du 2e tour de lamé.
Corps: 2/3 arrière, filoselle orange (BCS 77); 1/3 avant, bourre de Blanchon orange (BCS 77).
Bavette: Plume de Sarcelle.
Ailes: 4 pointes de daguette de Coq teintes orange (BCS 77).
Tête: Rouge.

    Probablement une création du Dr Pryce-Tannatt. Une des cinq membres de la famille des HERON. Les ailes ressemblent aux ailes des streamers, 2 paires de daguette de Coq posées dos à dos.

Création de Pete Dubé, toilette de Jean-Paul Dubé.
 
Ferret: Lame argent.
Queue: 2 plumes vertes du cou d'un Faisan doré dos à dos.
Palmure: Plume de Grand Héron, fixée par la tige à l'avant et enroulée en chenille jusqu'à l'avant.
Corps: Bourre naturelle de Blanchon.
Ailes: 2 étroites sections de plumes foncées de queue de
Dindon sauvage.
Joues: Onglets de Coq de Sonnerat.
Collerette: Plume de Pintade,
Tête: Noire.

    Cette mouche nous est décrite pour la première fois dans « Le Saumon » de Jean-Paul Dubé. Pour la pêcher en eau basse, omettre la collerette en plume de pintade. 

 
Corps: Couvrir la hampe de 1 'hameçon de fil de montage noir et recouvrir le tout par du Swannundaze transparent ou du monofilament plat.
Sous-aile: Petite quantité de poils teints jaune (BCS 52) de queue de Chevreuil.
Aile: Petite quantité de poils teints noir de queue de Chevreuil.
Collerette: Plume de couleur grise du Grand Héron.
Épaules: Plumes de pèlerine de Faisan de Lady Amherst s'étendant jusqu'à mi-corps. Joues: Onglets de Coq de Sonnerat; 3/4 des joues.
Tête: Noire avec une étroite bande jaune au haut.
 
     Dans la version modifiée, Marc remplace les poils de queue de Chevreuil noir par des poils de queue de Renard gris et y ajoute quelques brins de Flashabou de couleur noir.

    Cette mouche fut baptisée par un ami de Marc, André Henry, qui est aussi guide sur la Cascapédia. Très efficace dans les eaux hautes printanières, dans les grosseurs #2/0 et plus. 

 
Fil de montage: Fil-Uni 8/0 de couleur bleu pâle.
Ferret: Lame argent.
l/2 arrière corps: Axxel bleu pâle.
Palmure centrale: Plume noire de Grand Héron.
1/2 avant corps: Diamond braid tinsel de couleur bleu royal.
Palmure avant: Plume noire de Grand Héron.
Collerette: Plume de Pintade; 3 enroulements et rabattre vers l'arrière.
Aile: Plume de flanc de Canard colvert teinte bleu royal (BCS 140).
Tête: Bleu pâle.

    Cette mouche encore peu connue m'a procuré quelques belles ouananiches, j'espère qu'elle aura du succès auprès de SALMO SALAR.

 
Ferret: Cordonnet argent.
Queue: Plume d'aigrette de Faisan doré.
Toupet: Quelques fibres d'une plume de pèlerine de Faisan doré.
Fraise: Laine de Berlin écarlate (BCS 85).
Côtes: Laminette ovale argent.
Palmure: Plume grise de Héron cendré; débute ses enroulements au centre du corps.
Corps: Lame argent.
Bavette: Plume de Pintade.
Sous-ailes: Large plume de pèlerine de Faisan doré.
Ailes: Mariage de segments pâles de Dindon sauvage, de
Canard pilet, et de Canard colvert.
Épaules: Onglets de Coq de Sonnerat.
Coiffe: Plume d'aigrette de Faisan doré.
Tête: Laine de Berlin écarlate (BCS 85).

 
Queue: Filoselle de couleur chartreuse BCS 21).
Côtes: Lame argent.
Palmure: Plume grise de Grand Héron.
Corps: Franges d'une plume de queue de Paon.
Aile: Poils de queue d'Écureuil gris teints jaune.
Bavette: Plume de Sarcelle.

    C'est une des nombreuses mouches que Frédéric a présentées au CHAMPIONNAT MONDIAL de MONTAGE de MOUCHES à SAUMON de la FQSA.

 
Côtes: Étroite lame or, étroite lame argent enroulées dans le sens des aiguilles d'une montre et cordonnet argent enroulé entre les fibres de la palmure.
Palmure: Plume de Coq de la Spey de couleur brun foncé avec pointes grises.
Corps: Laine mohair de couleur pourpre clair (BCS 127).
Bavette: Plume de Sarcelle.
Ailes: 2 segments de plumes grises de Canard colvert à pointes brunes.

    Le créateur de cette mouche est Mr C. Grant de Aberlour. Dans une lettre à Francis Francis, Grant mentionne que le corps de la PURPLE KING se monte avec de la bourre obtenue en mélangeant de la laine de Berlin rouge pierre obtenue en la teignant avec de la mousse ramassée sur la pierre et de la laine de Berlin couleur écarlate. Il mentionne aussi qu'il n'a rien contre les mouches classiques mais qu'en toutes occasions son premier choix ira vers une mouche de type Spey.
 
     Kelson tant qu'à lui préfère la toilette suivante: Corps, laines de Berlin bleues et rouges mélangées dans les proportions de 1 bleu pour 2 rouges; côtes, enroulées à contre sens - 1 lame or attachée à l'arrière de l'hameçon - 1 lame argent fixée à l'avant de l'hameçon; palmure, plume rousse d'un Coq de la Spey chenillée dans le bon sens et au dessus des côtes; bavette, 1 enroulement de Sarcelle; ailes, 2 segments de plumes grises à pointes brunes de flanc de Canard colvert.
 
     Dans « How to Dress Salmon Flies » publié en 1914, le Dr Pryce-Tannatt nous donne une version de la PURPLE KING. Corps, laine de Berlin pourpre; côtes, lame or - filoselle violette - soie à broder or qui saisit le rachis de la plume; palmure, plume noire bronzée d'un Coq de la Spey; bavette, quelques enroulements d'une plume de Sarcelle; aile, plume bronzée de Canard colvert; tête noire. 

 
Ferret: Trait cuivre.
Queue: Quelques poils de queue de Chevreuil teints pourpre (BCS 127).
Côtes: Trait cuivre.
Corps: Filoselle de couleur orange (BCS 77).
Aile: Plume de Marabout de couleur pourpre (BCS 127) coiffée par quelques brins de flashabou pourpre (BCS 127).
Collerette: 2 enroulements d'une plume de Sarcelle et quelques enroulements d'une plume noire de Grand Héron.
Cornes: 2 doubles fibres de plumes de queue de Faisan de Lady Amherst.
Joues: Onglets de Coq de Sonnerat; par dessus la collerette et couvrant 1/3 de la longueur de l'aile.
Tête: Bleue.

    Marc a été sans doute le premier monteur de mouches à saumon à utiliser la couleur pourpre dans ses montages. Cependant c'est une couleur que nous retrouvons souvent pour les mouches à Steelhead. 

 
Côtes: Soie à broder pourpre entre les enroulements de lame or.
Palmure: Plume brun foncé à pointe grise d'un Coq de la Spey.
Corps: Bourre faite d'un mélange de laine de Berlin de couleurs bleu foncé et rouge roche, obtenues en teignant avec de la mousse de roche.
Bavette: Plume de Sarcelle.
Ailes: Deux bandes d'une plume grise avec bout brun du
Canard colvert.

    Mr Grant la nomme aussi PURPLE, de plus il la désigne comme la cousine de la PURPLE KING. 

 
Queue: Quelques fibres d'une plume d'Ara bleu.
Côtes: Lame argent.
Corps: Laine de Berlin noire.
Palmure: Plume de Héron cendré; à partir du 3e tour des côtes.
Bavette: Plume noir et blanc de Dindon sauvage.
Ailes: 2 segments de plumes de Dindon sauvage.

    Parfois la plume de Héron cendré est remplacée par une plume de Goura couronné [Gouracristata] (Crowned Pigeon). 

 
Côtes: Quelques enroulements de filoselle de couleur orange posés entre quelques enroulements de lame argent.
Palmure: Plume grise d'un Coq de la Spey.
Corps: Laine de Berlin de couleur olive obtenue en mélangeant des laines de couleurs rouge, vert et pourpre.
Aile: Plume grise de flanc de Canard colvert ou plume de Sarcelle.

    Cette mouche est une variante de la SILVER-GREEN REEACH.

 
Côtes: Quelques enroulements de soie à broder de couleur argent posés entre quelques enroulements de lame argent.
Palmure: Plume rousse d'un Coq de la Spey.
Corps: Laine de Berlin de couleur olive obtenue en mélangeant des laines de couleurs rouge, vert et pourpre.
Bavette: Plume de Sarcelle ou Pintade.
Aile: Plume de Canard colvert.

    C'est l'une des 16 mouches décrites dans « Autumns on the Spey » publié en 1871.

 
Cul*: Filoselle de couleur orange (BCS 77).
Côtes: 3 enroulements d'un très fin trait argent fixés entre 3 enroulements de lame argent.
Palmure: Plume grise, fine et souple prise sous les faucilles d'un Coq de la Spey.
Corps: Laine de Berlin de couleur noire.
Bavette: Plume de Sarcelle ou Pintade.
Aile: Plume de Canard colvert.

    *Le cul en filoselle de couleur orange (BCS 77) est facultatif.
 
     Dans certains vieux livres, la description de la toilette de cette mouche est vague et difficile à comprendre. C'est Gorges Mortimer Kelson qui, le premier, l'a décrite dans un ordre rationnel.

 
Côtes: 2 ou 3 enroulements d'une très large lame argent et entre ces enroulements, quelques tours d'une laminette or.
Palmure: Plume rousse, très souple de la queue d'un Coq de la Spey.
Corps: Laine de Berlin noire.
Aile: Plume de Canard colvert.

    Cette mouche est une répétition de la GOLD SPEAL, seules la lame et la laminette change de couleur. Knox est le seul auteur à décrire cette mouche.

» Auteur Denys Poirier (1994)
» Co-Auteur Denis Gervais, Animateur du Club des 20.
» Dessins de plumes par Jacques Juneau.