De l’Action sur la Ouelle

     Par un beau vendredi après-midi du début de juillet, je me rends à Québec visiter ma copine. En passant par Saint-Pacôme, je décide de faire une pause, histoire d'aller voir comment s'annonce la saison de pêche 1994 sur la rivière Ouelle.

De l’Action sur la Ouelle
     Je file donc jusqu'à la fosse « la cavée ». Une fois sur place, quel spectacle ! Seulement quatre pêcheurs se partagent la fosse et les saumons marsouinent presque sans arrêt. D'ailleurs, en une demi-heure, au moins deux saumons seront manqués à la sèche et une dizaine d'autres manifesteront leur présence d'une quelconque façon. Je commence donc à regretter de ne pas avoir amené ma canne. Mais c'est que partie remise, puisque je compte revenir le lundi suivant, jour de congé pour moi.

Lundi suivant, 6 heures du matin

     Je monte dans ma camionnette et je vérifie si j'ai toutes les pièces de mon précieux équipement. Bottes, cannes, moulinets, mouches, veste de pêche et queutard, ça semble complet et je suis prêt à partir. Tout au long des 60 kilomètres me séparant de Saint-Pacôme, je ne cesse de penser à la première tirette de la saison qui viendra peut-être lors de cette première journée de pêche...

     Après être passé par le poste d'accueil pour obtenir mes permis et droits d'accès, je me rends à la fosse « la cavée ». À mon arrivée au bord de la fosse, un des pêcheurs me dit que trois saumons ont déjà été pris dans la fosse depuis les premières lueurs du jour. J'ai donc de plus en plus hâte de lancer ma première mouche. Finalement, mon tour arrive.

De l’Action sur la Ouelle
     Malheureusement, mon premier saumon de la saison ne se manifestera pas lors de cette première passe, ni lors de la deuxième d'ailleurs. Comme il n'y a plus qu'un seul pêcheur sur l'autre rive de la rivière, je décide d'aller y tenter ma chance après cette deuxième rotation. J'embarque donc dans le chaland. J'installe un beau « Muddler » sur ma ligne à bout calant, puis je commence à couvrir la fosse. Quelques lancers plus tard, un grand coup vient me prouver que j'ai choisi la bonne mouche. Après dix minutes, en effet, mon premier saumon de la saison de même que mon premier sur la Ouelle gît sur le bord de la rivière. Un madeleineau de cinq livres. Comme il ne dépasse pas 63 cm, je peux continuer à pêcher. Je traverse donc la rivière, puis je reprends ma place dans la rotation.

     Le « Muddler » m'ayant déjà porté chance aujourd'hui, je décide de le laisser sur ma ligne. Ce sera là aussi un bon choix puisque je n'ai eu qu'une quinzaine de lancers à faire avant d'engager à nouveau le combat. J'ose espérer que ce saumon-ci sera plus gros que le premier... mais ce n'est pas le cas. C'est aussi un castillon. Malgré tout, comme c'est la première journée de la saison, je suis évidemment satisfait. À onze heures, je suis de retour chez moi avec deux beaux saumons. Ces deux saumons seront d'ailleurs un argument suffisant pour convaincre mon père de m'accompagner le jeudi suivant.

Jeudi, 5 heures du matin

     À notre arrivée à « la cavée », un des pêcheurs m'apprend que, le lundi où je suis allé, il s'est pris 11 saumons, seulement dans « la cavée ». Malheureusement, les conditions d'eau d'aujourd'hui sont beaucoup moins bonnes que celles du lundi. Mon père réussira quand même à tromper la vigilance d'un beau saumon de sept livres.

     En somme, même si on y capture beaucoup de madeleineaux, la rivière Ouelle est une belle rivière à découvrir, surtout si l'eau est haute pendant votre séjour.

référence

» Texte et photos Christian Landry
» Salmo Salar #41, Hiver 1995.

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