Vous Désirez Pêcher la Saumon ?

... alors n'hésitez pas à visiter le Nouveau-Brunswick

     Le soleil était à peine levé qu'un pêcheur se promenait dans les eaux encore froides de la rivière Miramichi. Il se dirigeait vers la source d'une mare formée par la rivière, là où le saumon a l'habitude d'aller se reposer avant de braver les tumultueux rapides qui le séparent de la frayère.

     Même à distance, un oeil expérimenté aurait pu décrire les nombreuses mouches qui décoraient sa casquette: Des leurres renommés pour leur attrait sur le saumon comme le Durham Ranger, le Black Dose, le Thunder and Lightning et le Silver Gray, rivalisaient avec tout un assortiment de mouches flottantes, bien connues de tous les pêcheurs au saumon sur cette rivière.

     Le pêcheur marcha prudemment sur les roches glissantes jusqu'à ce qu'il atteigne l'endroit de son goût. Il étudia attentivement la surface des eaux et commença à lancer l'appât le long d'une légère ride, révélatrice du passage de la rivière à la mare. A son troisième lancer il se produisit un formidable remous, mais le saumon mordit mal. Le pêcheur remonta donc le moulinet pour changer de mouche. Encore cinq lancers et cette fois le poisson détala avec la mouche dans la profondeur des eaux. Le sifflement du moulinet rompit le silence des lieux alors que le saumon emporta quelque 50 verges de corde dans l'espace de quelques secondes. Lorsqu'il eut fini sa course, il bondit dans les airs avec l'allure d'une fusée catapultée vers la lune! L'espace d'un moment il brilla sous le soleil du matin. Après avoir maitrisé des bonds frénétiques pendant près d'une demi-heure, le pêcheur réussit finalement à l'amener près du rivage. Mais la lutte ne devait pas se terminer là. Deux fois encore le saumon franchit la mare et mit rudement à l'épreuve la longue expérience du pêcheur qui put enfin le tirer à sec sans même utiliser sa gaffe.

     Avant la fin de l'été son exploit devait être répété dans une centaine de mares le long de cette fameuse rivière. Un peu partout le long de ce cours d'eau, depuis sa source jusqu'à ce qu'elle se jette dans l'eau salée, on rencontre de bonnes auberges où il est possible de retenir les services de guides compétents.

     Les prix varient quelque peu d'un endroit à l'autre, mais règle générale, ils sont raisonnables. Les rivières Miramichi et Miramichi Sud-Ouest (Little Southwest Miramichi, comme on trouvera sur les cartes), ne sont pas les seules bonnes rivières à saumon du Nouveau-Brunswick. Dans le nord et le nord-est de cette province, on peut faire de très belles prises dans les rivières Restigouche, Upsalquitch, Sevogle et Northwest Miramichi. Ces rivières comprennent cependant plusieurs milles de territoire de la couronne où le non-résident ne peut pêcher avec le permis ordinaire. Tout comme les pêcheurs résidents il doit payer un droit spécial qui est généralement fixé à $5.00 par jour, par pêcheur. Vu que le nombre de pêcheurs est limité pour chaque jour, il est important de faire ses réservations assez longtemps à l'avance en s'adressant au service "Fish and Wildlife" du Gouvernement du Nouveau-Brunswick, à Fredericton. Ces territoires comptent plusieurs bonnes auberges.

     Les rivières St-Jean et Nashwaak sont encore passablement saumoneuses et depuis quelques années la Grande Rivière à Saumon, à cinquante milles environ de Saint-Jean, a donné d'assez bons rendements.

     Seule la mouche flottante est permise pour pêcher le saumon. La préférence varie d'une rivière à l'autre et il n'y a pas de modèle de base reconnu comme étant meilleur qu'un autre. On varie aussi le format de la mouche selon les conditions de l'eau. Lorsqu'elle est basse et limpide, il vaut mieux employer des mouches plus petites et un 'bout de ligne plus léger. La chose la plus importante pour pêcher le saumon est de bien connaitre la rivière, ou alors, de se faire accompagner d'un guide qui la connaît.

     Si vous n'êtes pas particulièrement intéressé par la pêche au saumon, vous pourrez trouver de la truite un peu partout dans la province. La plus abondante est la truite mouchetée mais dans certaines régions on peut aussi prendre de beaux saumons d'eau douce, de la truite brune et de la truite arc-en-ciel. Quantités de leurres sont employés à cette fin mais les favoris sont la mouche, les vers et les leurres à lancer léger. Le toujours populaire « goldfish » est utilisé considérablement. Les lacs Palfrey et Skiff, situés dans la partie centrale du Nouveau-Brunswick, sont renommés pour la pêche au saumon d'eau douce. On dit qu'il est bon d'y pêcher à la traîne, en se servant d'une mouche à larges ailes comme appât.

     On peut prendre de l'achigan noir dans le sud de la province comme, par exemple, au lac Maguagdavic. Les mouches, les devons et les petits leurres de surface ornés de plumes, sont employés pour l'achigan.

     Fait étrange, la majorité des gens ignorent que de l'achigan rayé qui est des plus beaux que l'on puisse trouver, se pêche dans les limites mêmes de la ville de St-Jean. La région des fameuses Chutes Reversing est très riche en achigans de cette espèce; on en a pris qui pesaient jusqu'à 40 livres.

     Les leurres qui se prêtent à la pêche à l'achigan rayé varient des mouches à larges ailes blanches à une quantité de leurres à lancer léger désignés comme "quincaillerie". On obtiendra de bons résultats en péchant directement des rives rocheuses. La pêche à l'achigan rayé est permise à l'année.

Sommaire des règlements pour les non-résidents

     Les non-résidents qui pénètrent dans une région boisée dans le but d'y pêcher, doivent être accompagnés d'un guide licencié. Un groupe de trois non-résidents peut être accompagné d'un seul guide. Ce règlement ne s'applique pas dans le cas des terres cultivées.

     Tout non-résident qui désire pêcher le saumon de l'Atlantique ou pêcher dans des eaux où l'on pêche surtout le saumon, doit être accompagné d'un guide licencié sauf s'il pêche en guéant ou de la rive, alors qu'un seul guide peut accompagner trois pêcheurs.

     Un permis de non-résident est requis pour pêcher dans toutes les eaux de la province sauf sur les territoires de la couronne et dans le parc national de Fundy.

     Il est interdit à tout non-résident de pêcher dans certaines eaux de la couronne. Un permis de saison pour un non-résident coûte $15.50 et permet à son détenteur et aux membres de sa famille âgés de moins de 16 ans, de pêcher le saumon, la truite, le brocheton, l'achigan et tout autre poisson sportif. Lorsqu'un non-résident ne désire pas pêcher le saumon de l'Atlantique, le coût du permis est de $7.50 et la même loi s'applique en ce qui concerne les membres de sa famille. Pour $5.50, les non-résidents peuvent se procurer un permis valable pour trois jours les autorisant à pêcher tontes sortes de poissons, sauf le saumon. Ce permis autorise le détenteur de même que son épouse et ses enfants âgés de moins de 16 ans, à pêcher dans toutes les eaux de la province à condition de demeurer à moins de un demi-mille de n'importe qu'elle grande route et ce, sans être accompagné d'un guide licencié. Cette loi permet au touriste de pouvoir s'arrêter en cours de route pour pêcher pendant une heure ou deux.

     Grâce à des règlements adoptés cette année, un non-résident qui est déjà demeuré au Nouveau-Brunswick pour une période d'au moins cinq ans, peut pêcher sans être accompagné d'un guide. Tout propriétaire de pavillon de pèche qui désire passer au moins deux semaines dans cette province peut également pêcher sans être accompagné d'un guide licencié. Ce dernier règlement ne s'applique qu'aux propriétaires authentiques de pavillons de pêche, situés au Nouveau-Brunswick. Ces non-résidents doivent toutefois se procurer l'autorisation nécessaire au service « Fish and Wildlife », à Fredericton.

     Un autre nouveau règlement stipule qu'un guide accompagnant un pêcheur ou un groupe de pêcheurs, doit inclure ses captures personnelles dans le nombre de prises permises par le (ou les) pêcheur (s) qu'il accompagne.

     Il est sage pour tous les non-résidents d'écrire au Travel Bureau, Queen Street, Fredericton, N.B., pour demander tous les renseignements ayant trait à la pèche dans cette province. La pêche y est excellente et le voyage sera d'autant plus agréable que vous aurez su prendre vos dispositions à l'avance.

référence

» Magazine « Au Grand-Air », Septembre-Octobre 1961.
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