Le J.R. Cisco

Le J.R. Cisco
Hameçon: Carrie Stevens (hampe 8X long), N° 2 - 4; en plus petits formats, on peut utiliser le Mustad #3665-A.
Fil de montage: Blanc pré-ciré 6/0.
Sous-corps : Enroulages de gros fil blanc.
Corps : Tube de Mylar argent.
Gorge : Fibres duveteuses de hackle orange vif.
Sous-aile : Quelques fibres (4 - 5) de Flashabou argent.
Aile: 3 pincées superposées de poils de queue de chevreuil blancs, mauves et bleu-violet, chaque pincée séparée par quelques fibres de Flashabou.
Tête: Enroulages du fil de montage sur les boutures de poils d'aile coupées en biseau.
Oeil: Goutte de laque jaune pour l'œil et goutte de laque noire plus petite pour l'iris.

Étapes de montage

Enroulez d'abord le fil d'avant en arrière sur toute la longueur de l'hameçon, en terminant au niveau de l'ardillon. Attachez un gros fil blanc de bourrure à l'extrémité arrière du corps. Enroulez le fil de bourrure «aller-retour» sur la hampe pour former un sous-corps en forme de cigare dont le diamètre équivaut à la grosseur du tube de Mylar; ce sous-corps ne devrait pas s'avancer à moins de 6 mm (1 /4 po) derrière l'œillet (dessin 1).

Coupez une section de tube Mylar de longueur suffisante pour couvrir le tout et laquez le sous-corps juste avant d'introduire le tube en place. Faites un enroulage de fil pour bien ligaturer et couvrir les boutures du Mylar à l'arrière, et finissez avec un nœud de surliure (que vous devrez exécuter à la main). Ancrez à nouveau le fil au niveau de la tête et ligaturez de la même manière les boutures avant du Mylar (dessin 2).

Pour assurer «l'indestructibilité» du corps, il est conseillé de recouvrir celui-ci de deux couches minces de vernis a ongles transparent Attachez la gorge juste devant la partie ventrale du corps et les fibres de Flashabou de la sous-aile sur la partie dorsale. Attachez ensuite une pincée de poils blancs de queue de chevreuil, d'une longueur dépassant d'environ 1/3 celle du corps. Après les premiers tours d'ancrage, taillez les boutures des poils en biseau, appliquez-y une goutte de colle et enroulez le fil sur toute la longueur de ces boutures avant de revenir au niveau du premier point d'attache.

Procédez de la même façon pour l'attache des autres composantes de l'aile ; 4-5 fibres de Flashabou, pincée de poils mauves (un peu plus courts que les blancs), 4-5 autres fibres de Flashabou et, finalement, pincée de poils bleu-violet. Le point d'ancrage de chaque pincée de poils devrait se situer juste en avant du précédent et les boutures devraient être bien biseautées pour obtenir une tête également fuselée (dessin 4).

Recouvrez la tête de tours de fil bien égaux jusqu'à l'œillet pour terminer avec un nœud de surliure, puis appliquez une couche de laque claire qui fera transparaître les couleurs des poils à travers les enroulages de fil. Pour l'œil, vous pouvez utiliser deux têtes de clous de grosseurs différentes pour déposer les gouttes de laque jaune et noire de diamètres proportionnels de chaque côté de la tête. Une fois le tout bien sec, recouvrez d'une couche de vernis à ongle clair.

note

Après de nombreuses expériences de pêche à la traîne «à la mouche», notamment pour les salmonidés de grands plans d'eau, j'en suis venu à établir deux préférences marquées chez ces espèces sportives en ce qui concerne les poissons-appâts. Dans les lacs du sud, c'est l'éperlan qui s'attire la faveur des chasseurs aquatiques, tandis que dans les lacs nordiques c'est le cisco, petit poisson de la famille des corégones qu'on retrouve souvent en grandes bandes à ces derniers endroits.

Ces deux petits poissons présentent un certain nombre de caractéristiques anatomiques communes: une forme élancée, des flancs très brillants présentant des reflets irisés et un dos bleuâtre. L'idée d'une imitation artificielle pouvant créer l'illusion de ces particularités visuelles me trottait dans la tête depuis longtemps et, il y a deux ans, je modifiai à cet effet la parure d'un streamer de ma conception avec lequel j'avais déjà connu passablement de succès.

Je conservai le principe du «bucktail», à cause de sa simplicité et de sa durabilité. Le corps fut fabriqué d'un tube de Mylar pour obtenir la brillance désirée, et l'aile en poils de queue de chevreuil se vit affubler des couleurs mauve et bleu-violet si caractéristiques. Mais c'est au moment où l'idée me vint d'incorporer des brins de Flashabou dans les poils de l'aile que l'artificielle prit vraiment « vie » par ses réflexions irisées.

J'ai largement mis ce streamer à l'essai, à partir des plans d'eau de nos voisins du Sud jusqu'à ceux de l'Ungava, et dans nombre d'autres entre les deux extrêmes : son efficacité générale ne fait plus aucun doute dans mon esprit et son pouvoir « attractif » a impressionné plus d'un compagnon de pêche.

Références
» Texte & Photo: Jeannot Ruel (Mai 1988).
» Magazine Sentier Chasse & Pêche.